Plusieurs motifs de fête –
Ce deuxième dimanche du grand Carême est si riche ! L’évangile du jour est une allégorie du temps béni dans lequel nous nous trouvons ; nous faisons mémoire de saint Grégoire de Thessalonique, le théologien de la grâce divinisante qui agit à la faveur de notre repentir pour le renouveau de notre vie chrétienne ; et nous fêtons déjà la glorieuse Annonciation, le devenir homme et le devenir chair du Créateur du ciel et de la terre et de tout ce qu’ils renferment !
L’allégorie du Carême
Les quatre hommes qui portent le paralytique figurent les quatre dizaines de jours qui forment la sainte Quarantaine : quatre colonnes, quatre fondements du Salut, quatre chapitres de prière, d’intercession, de repentir, de confession de nos fautes, de réconciliation avec le Seigneur et avec nos frères ; quatre stages ascétiques et théologiques où se renouvelle la grâce du saint baptême ; quatre cures de jouvence de la foi et de l’amour ; quatre temps de remise à niveau de notre vie chrétienne et de mise à jour de nos connaissances bibliques et catéchétiques. Ces quatre piliers du Carême portent le paralytique que nous sommes en présence du Seigneur Jésus : nous sommes généralement incapables de nous mouvoir par nous-mêmes, les habitudes nous rendent infirmes, nos passions empêchent le mouvement naturel de nos membres, de notre âme et de notre esprit.
Restauration de la vie naturelle
La sainte Quarantaine nous propulse vers le Créateur : la vie naturelle est en nous restaurée par le pardon des péchés, que seul Celui qui nous a créés peut, par la grâce incréée et divine dont Il a le secret, cette grâce déifiante dont parle saint Grégoire, mettre en œuvre. « Lève-toi et marche ! », nous dit, au cours ou au terme des quatre dizaines de jours consacrés, Celui qui se fait homme dans le sein de la Vierge. Le Carême prolonge ainsi l’Incarnation ; il en montre le but : Dieu se fait homme pour montrer combien Il aime l’homme. Il lui pardonne et Il le guérit de la paralysie de son âme pour lui témoigner son amour. C’est pourquoi les quatre personnages qui apportent l’infirme devant la face de son Créateur figurent également l’Évangile de l’amour divin.
Les quatre évangiles
Lisons-le ! Faisons en ce temps une lecture ou une relecture complète des quatre évangiles, ces quatre fleuves qui aujourd’hui conduisent l’homme au salut. Lisons ces quatre versions de la Parole qui sauve et laissons-nous porter par elles du Paradis perdu, d’où sourdent ces quatre rivières jusqu’au Royaume où elles se déversent comme des fleuves dans l’Océan de bonté. Prions les quatre évangélistes qui nous conduisent au Christ : saints et glorieux apôtres et évangélistes Mathieu, Marc, Luc et Jean, priez le Seigneur afin qu’Il nous pardonne nos péchés, qu’Il nous rende la mobilité naturelle de notre âme et qu’Il nous accueille avec sa Mère très pure et tous ses saints ! En ce « début de l’universelle jubilation », Adam est conduit, non seulement au Paradis, mais au Royaume.
Adam le Paralytique
C’est l’itinéraire du saint et grand Carême – du Paradis au Royaume, Adam le Paralytique retrouve toutes ses facultés de connaître le Seigneur, de le louer, et de l’aimer à l’infini dans le monde qui vient !