C’est le message que Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, a immédiatement adressé à Mgr Aupetit, Archevêque de Paris, alors que les flammes ravageaient la cathédrale.
Depuis, les messages de sympathie de nos amis juifs ne cessent de me parvenir, signe combien émouvant et réconfortant de la solidarité qui nous unit, dans la joie comme dans la peine !
Oui, le désastre est grand, et grande la peine de tous, bien au-delà des seuls catholiques, et même bien au-delà de la France, comme l’expriment tant de messages qui continuent d’arriver – des rabbins orthodoxes d’Allemagne, des Amitiés judéo-chrétiennes sœurs d’Australie, du Chili…Ce monument, sans doute le plus célèbre du patrimoine français, en plus de sa longue histoire est un lieu qui, depuis quelques années, portait aussi la mémoire de l’amitié entre juifs et chrétiens : c’est sur le parvis de Notre Dame que fut récité le kaddish lors des funérailles de Mgr Lustiger, et une plaque sur une colonne de la cathédrale y rappelait qu’Aron Jean-Marie Lustiger n’avait jamais voulu renier sa judéité. Quelques années plus tard, un rabbin, invité par l’archevêque de Paris, y était venu prononcer une conférence de carême.Mais si la peine est grande, l’espérance l’est davantage encore. Nous nous acheminons, juifs et chrétiens, vers les fêtes pascales, et le Dieu unique que nous célébrerons en même temps est le Dieu de la Vie. Comme ne cesse de nous le rappeler toute la Bible, après les pleurs viennent les cris de joie, après l’esclavage la libération.
Et la cathédrale de Paris sera reconstruite !
‘Hag Péssa’h saméa’h ! Belles fêtes de Pâques !
Jacqueline Cuche