Le grand Rabbin Jésus Christ –
La parabole du Fils perdu et retrouvé est la plus belle métaphore du Salut. Ce qu’aucun discours humain, aucune philosophie, aucune morale, aucune psychologie, aucune théologie académique ne sauraient dire, est exprimé, avec un exceptionnel talent littéraire, par ce poème en prose. L’élégance de notre Maître et Seigneur quand Il enseigne est bouleversante. Quelle maîtrise du discours ! Quel réalisme psychologique ! Quel art de ramasser en quelques phrases tout le Salut du monde, du Paradis à l’enfer, et de l’enfer au Royaume. Jésus Christ s’est montré, dans son humanité parfaite et déifiée, un virtuose de l’enseignement biblique, le Rabbin suprême en Israël. C’est ainsi que l’appellera Marie Madeleine à la porte du tombeau vide : « Rabbi ! Rabbouni ! Maître bien aimé ! »
Le message des prophètes
Qui chantera cette maîtrise de tout l’enseignement d’Israël ? Qui saura montrer toutes les figures ici présentées ? Qui montrera l’unité de l’enseignement du Seigneur Jésus Christ et de celui des prophètes ? Eux aussi parlaient à Israël de son infidélité à Dieu et du renouvellement de l’Alliance : la parabole de ce jour est une synthèse de tout l’enseignement historique et politique des saints prophètes – trahison et réconciliation, tel est le schéma de toute l’histoire du Salut, non seulement du Peuple élu, mais encore de l’humanité entière. La parabole s’élargit à toutes les nations, à tous les peuples issus d’Adam et qui, en leurs diverses cultures et leurs religions variées, ont oublié le Dieu premier qu’ils ont connu au Paradis ou à la porte d’Éden, ont abandonné le culte premier institué par Seth et Énoch, et se sont distraits, se sont trompés, comme le Fils égaré de ce jour, dans l’adoration des idoles et des créatures.
L’histoire humaine
La parabole du Fils débauché est une vaste fresque de l’histoire religieuse de l’humanité, où la débauche est la métaphore de l’égarement religieux vers des dieux qui ne sont pas des dieux. Mais, cette fresque est également le tableau brillant de notre propre histoire : chacun éprouve la nostalgie de l’amour paternel, du bonheur que l’on connaît dans la maison familiale, où le Père céleste a préparé avec amour une fête pour nous. Le grand Carême est la période la plus festive de l’année ; on y fête le renouvellement de l’Alliance par le Verbe incarné et le retour de chacun dans la familiarité du Père.
(Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 16 février 2020 )