« L’amour véritable est l’amour du père dans la parabole du Fils prodigue : quand son fils est venu lui dire : ‘Père, donne-moi ce qui me revient, car je veux m’en aller’, il a été d’accord, mais n’est pas resté à la maison avec indifférence à l’égard de son fils. L’Évangile ne nous dit pas ce qu’il fit à la maison, mais nous voyons, par la façon dont il a accueilli son fils, que l’état du père a été de douleur et de larmes.
Comment pouvons-nous aimer une personne qui veut se séparer de nous ? Avec douleur, avec larmes et avec prière. En aucun cas, en la forçant à rester.
Nous donnerons la plus grande preuve d’amour à nos enfants quand ils voudront, comme il est naturel, nous quitter. Nous sentirons alors quel est l’amour véritable ; nous réaliserons que nous ne pouvons rien faire d’autre que rester à penser, à prier et à nous languir d’eux. Nous ne savons pas ce qui va bien pouvoir leur arriver, nous ne connaissons ni le sens, ni la vocation de tout ; nous ne connaissons pas ces lois du cosmos qui nous transpercent, car l’Esprit de Dieu souffle où Il veut et les circonstances ne dépendent donc pas de nous.
Une grande preuve d’amour est donnée quand on réussit à couper le cordon qui nous lie viscéralement à ceux qui nous entourent ; quand nous réussissons à porter ceux qui nous entourent dans notre cœur, dans une totale liberté ; lorsque nous réussissons à dire à une personne : ‘Fais ta volonté, non la mienne, mais sache qu’il y aura ici deux bras qui t’attendront toujours, et moi je t’accompagnerai par ma prière, par mes larmes et par ma douleur à l’Infini !’
Il est grand de porter de l’amour à une personne même après sa mort »