Les sept dimanches de Pâques tirent les conséquences de la Résurrection du Sauveur. –
Dimanche de Pâques: la divine Trinité et l’homme ! –
On lit le prologue du saint Évangile selon Jean le Théologien. Le message : le Père et le Fils sont en communion ; le Verbe est Dieu ; Il s’est fait chair : universalité de l’Incarnation (« devenir-homme » et « devenir-chair » de Dieu) qui inclut la totalité de l’humanité, croyants et non encore croyants. Le Verbe a donné à ceux qui croient en lui la liberté de l’affiliation divine par l’envoi du saint Esprit. Théologiquement, est donnée la révélation du Père, du Fils et de l’Esprit. Du point de vue anthropologique, l’homme est habité par la Divinité et il est assumé en elle ; par le saint Esprit, il peut devenir fils de Dieu !
Dimanche de Thomas : la parousie et le salut de la matière
Le Christ ressuscité, le Dieu Homme se rend présent parmi nous. Il vient. Son corps ressuscité donne à l’existence corporelle et à toute matière la possibilité d’être transfigurées. L’Esprit et la matière ne s’opposent pas : ils s’épousent. La chair ressuscitera. Elle peut être divinisée et sauvée, fondement de l’iconographie, et de la vie globale de l’être humain. Le corps que j’embrasse participe à la chair ressuscitée du Fils de Dieu. Le Sauveur nous invite à le voir, Dieu-Homme, omniprésent. Les conséquences cosmologiques sont là: statut de la matière, sens de l’activité scientifique et de la technologie…
Saint Irénée de Lyon
« Sachez qu’Il nous a donné toute nouveauté en se donnant lui-même, Lui qui avait été annoncé : un principe nouveau devait venir, qui renouvellerait et vivifierait l’humanité » (Adv. H. IV, 34, 1)
Saint Maxime le Confesseur
« Dans le mystère du Verbe incarné résident la puissance des énigmes et des figures de l’Écriture, ainsi que la science des créatures sensibles et intelligibles. Celui connaît le mystère de la Croix et du Tombeau connaît la raison d’être de ces créatures. Mais celui qui a été initié à la puissance cachée de la Résurrection connaît le fondement final sur le quel Dieu, dans son dessein, établit tout » (Chapitres sur la théologie et l’économie du Fils de Dieu incarné, 66)
Dimanche des Myrophores : l’apostolicité
Tombeau vide… crainte… révélation et mission angéliques… Les conséquences ecclésiologiques et apostoliques ? – Sortons de notre confinement intérieur, ouvrons toutes les portes et enfin proclamons notre foi, clamons notre amour pour le Christ, osons dire, sans honte, qu’Il est le seul maître de nos vies, cessons de le renier, assumons « d’en être » et allons annoncer la bonne nouvelle au monde entier sans plus avoir peur comme les myrophores ou l’apôtre Pierre. Ne nous sentons pas ou plus coupable d’avoir Dieu pour maître.
Dimanche du Paralytique : la dignité de l’homme
Prendre sa vie en main : « prends ton grabat et marche » ; « ne pèche plus désormais », optimisme absolu de l’Évangile ! Les conséquences éthiques, ascétiques et sociales sont là : l’homme debout est la gloire de Dieu, dit saint Irénée. Nos offices liturgiques, tous les jours, disent la possibilité de l’impeccabilité.
Dimanche de la Samaritaine : le nouveau paradigme religieux
Jésus Christ n’a pas fondé ni religion ni secte. Il renouvelle le paradigme religieux : rencontre avec le Sauveur, dialogue avec lui, familiarité paradisiaque ; la religion comme adoration ; la vie dans l’Esprit qui vient, le Paraclet ; l’amour de la Vérité qu’Il est en personne. Les conséquences sont mystiques : Jésus Christ, Seigneur de ma vie !
Dimanche de l’Aveugle-né : la question de Dieu
Dieu rencontre l’homme pour le renouveler (remodeler). Comme pour la Samaritaine, le Sauveur agit en mystagogue : Il initie l’homme à la connaissance du deuxième degré, au changement de registre pour le voir ! Les conséquences gnoséologiques sont immenses : tu peux connaître Dieu par le saint Esprit… en passant à un autre plan.
Dimanche des saints Pères : la vraie vie
Connaître Dieu : « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, Toi le seul vrai Dieu, et ton envoyé, Jésus Christ » ; les disciples du Verbe fait chair «savent » ; nous savons… Le Fils intercède pour que ce savoir soit le don charismatique de sa joie parfaite. Les conséquences sociales et culturelles ? – L’Église, prolongeant la Bible, est la civilisation de la joie, la culture de l’Esprit saint.
L’office de la Mi-Pentecôte
« Du Christ nous avons appris un nouveau mode de vie : de tout cœur empressons-nous de l’observer jusqu’à la fin pour jouir de la venue de l’Esprit » (mercredi mi-Pentecôte, ode 9, trop. 1). Le programme divin concerne la mort, le combat et le choix quotidien de la Résurrection ; il concerne le corps et la matière, l’écologie, la médecine ; il vise l’Histoire, l’actualité, une conscience socio politique nourrie par l’eschatologie ; il porte sur la connaissance de Dieu : l’attention à la présence plus encore qu’au sens ; il désigne le culte : célébration, prière de louange, liturgie et iconographie : expressions exclusives de la joie de la Résurrection