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Troisième dimanche après la Pentecôte : Matthieu 6, 22-33.

ST PIERRE

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Une surprise –

En ce troisième dimanche après la Pentecôte, notre surprise est grande : le premier charisme qui nous vient de la glorieuse Descente de l’Esprit est l’insouciance ! Les deux précédents dimanches annonçaient l’acquisition de la sainteté en général, cette ressemblance à Dieu. Mais, comme charisme particulier, nous pensions à l’amour, à la paix, à la générosité, à l’humilité, à tant d’autres dons que mentionne par exemple l’apôtre Paul. Nous pensions à la connaissance, au service des pauvres, à l’amour des ennemis, au discernement des esprits, ou encore au don de la prière !

Le don paradoxal

L’effusion des dons du saint Esprit à la Pentecôte nous dépasse. On ne peut dénombrer les charismes de l’Esprit. Peut-être leur nombre est-il infini pour figurer comme en une icône l’infinité de la personne divine de l’Esprit. L’Esprit ne peut être dépeint, parce qu’Il ne s’est pas incarné ; seul le Verbe peut l’être parce qu’Il a pris forme humaine. L’Esprit se manifeste par la multiplicité, l’infinité peut-être, de ses dons. Or, le premier des dons qui nous est annoncé aujourd’hui est, à notre stupéfaction, celui de la divine insouciance ! Nous ne nous attendions pas à cela.

La mauvais insouciance

C’est presque une mauvaise nouvelle : l’insouciance est plutôt un défaut, un manque de sérieux, un caractère superficiel, un manque du sens des réalités de la vie, une nonchalance coupable, un vice d’oisiveté et de paresse. Et, en tout cas, par les temps qui courent, comme on dit, parler d’insouciance aux hommes est presque insolent, quand on pense à tous les soucis légitimes qu’ils ont : chômage, maladie, discorde familiale, addiction des jeunes à toutes sortes de poisons, inquiétude légitime du lendemain, menaces d’oppression et d’exploitation, soupçon de complot planétaire – quel avenir pour nous et pour nos enfants, franchement ? Parler d’insouciance en temps de pandémie, c’est presque se moquer des gens ! Quel est ce dieu qui nous nargue, nous taquine, nous met à l’épreuve ?

Un charisme royal

En fait, la divine insouciance est la reine des vertus, le sommet des charismes et des dons. Elle nous est proposée par un dieu qui est monté sur la Croix, qui est revenu d’entre les morts, qui est exalté au plus haut des cieux et qui nous donne précisément l’Esprit saint et ses dons. Le scandaleux don de l’insouciance procède de la Croix et de la Pentecôte. Seuls les cœurs les plus purs, les fous en Christ, peut-être, peuvent utiliser ce mot sans le dénaturer. « Jette ton souci sur le Seigneur », dit le Prophète (ps 54 23) ; « déchargez-vous sur Dieu de tous vos soucis », dit l’apôtre Pierre (1 Pi 5, 7) ; «  déposons tous les soucis de ce monde », conseille saint Jean Chrysostome. L’insouciance jaillit de l’Esprit saint. Elle est une foi sans ombre, une confiance totale dans la parole de Dieu, un crédit illimité fait au Seigneur. Par sa croix, sa résurrection et son exaltation, Celui-ci nous a convaincu de son absolue crédibilité. Nous pouvons le croire sur parole. Nous pouvons tout lui demander. Nous pouvons surtout le glorifier pour tout, avant même d’être exaucés. Adoptons une prière de louange continuelle, la prière qui exprime le mieux la foi totale que nous faisons au Seigneur : son Royaume consiste à régner en nous par la foi.

(Radio Notre-Dame, « Lumière de la Orthodoxie », dimanche 28 juin 2020)