Débile –
Aux yeux de certains de nos proches, la prière semble une activité dérisoire, enfantine, infantile et infantilisante. Elle est un aveu d’impuissance, manifestation de la débilité humaine. C’est ce qu’on fait quand on ne sait plus quoi faire, quand « il n’y a plus qu’à prier » !
Intéressée
D’autres parmi nos proches ont observé que la prière est souvent une activité intéressée. Une divinité semblable aux vaches à lait de certaines religions est invoquée pour répondre à nos besoins plus ou moins pressants. On prie pour « obtenir » ceci ou cela. Il est vrai que l’homme prie souvent quand il est désespéré : devant la souffrance, la maladie et la mort. A notre époque, comme la société civile répond souvent très bien aux demandes formulées naguère par la prière, celle-ci semble perdre de son intérêt.
Superstition
D’autres encore remarquent que la prière n’est pas toujours exempte de superstition. C’est ce qu’il faut avoir fait pour que tout se passe bien. Et quand ça ne se passe pas bien c’est qu’on n’a pas fait ou dit ce qu’il fallait faire comme, pour ainsi dire, apaiser une divinité ou se la concilier. On n’a pas forcément la foi mais, comme certains, on prend son parapluie pour conjurer la météo !
Magie
Nos amis, qui regardent avec curiosité du côté de ceux qui disent prier ou que l’on peut voir se livrer à cette activité bizarre de leur point de vue, remarquent, entre autres sous-produits de la religion, la tentation magique. Il arrive, disent-ils, qu’on prie, non seulement pour contraindre la divinité, mais également pour agir sur les personnes. Particulièrement suspecte est cette espèce de prière, dont la divinité est finalement absente, et par laquelle le priant pense modifier les situations, influencer autrui, éventuellement forcer des personnes. Mais, à notre époque, la tentation magique est généralement assouvie par la technologie.
Découverte du Seigneur
Le saint Évangile nous montre que l’expérience de la prière est, en fait, essentiellement, l’expérience de la relation interpersonnelle. Le besoin, l’urgence, la souffrance, la peur quelquefois, sont l’occasion de rencontrer la Divinité en tant que personne vivante, en tant que Seigneur. Les personnages de Zachée, de la Cananéenne, du Centurion, des divers aveugles, des malades, entrent, par leur prière désespérée, dans un dialogue divino humain et une communion intime. La prière se révèle alors comme la démarche par laquelle ton existence change de plan. Ce qui est important alors, c’est moins la prétendue « efficacité » de la prière, ce qu’on pense obtenir par elle, que la découverte du Christ comme Seigneur et Ami.
La louange désintéressée
A côté de la supplication, la prière de louange occupe un place exceptionnelle parce qu’elle est désintéressée. Les déviations et les risques observés de l’extérieur par nos amis sceptiques n’existent pas ici, au contraire de la prière de demande. Glorifier le Seigneur, le remercier pour tout, entrer avec les anges et les saints dans une louange personnelle, mettre toute sa foi dans sa bonté, sa prévenance et sa miséricorde, est une démarche qui ennoblit l’homme. C’est pourquoi Dieu Lui-même, en de nombreuses occasions, dit que la prière de louange est celle qui lui est agréable.