Les offices de Carême –
Jusqu’à Pâques, la tradition liturgique grecque, en fait d’origine palestinienne, propose la célébration de la divine Liturgie – Saint-Jean-Chrysostome ou Saint-Basile – le samedi et le dimanche seulement. Pendant la semaine, on célèbre tous les autres offices – vêpres, matines, etc. – ainsi que l’office très particulier : la liturgie des Dons présanctifiés le soir. La caractéristique de la semaine de Carême est l’abstinence ou le jeûne. Cette liturgie est célébrée le soir, à la tombée de la nuit, à l’heure de vêpres, après un jour total de jeûne.
La divine Liturgie
Pourtant, on célèbre la divine Liturgie en semaine à quelques rares occasions : le Jeudi saint et précisément le jour de l’Annonciation. En effet, le 25 mars se trouve presque toujours en Carême : si c’est un dimanche ou un samedi, on célèbrera la divine Liturgie le matin comme il est normal. Mais si c’est n’importe quel jour de la semaine, ce sera le soir, à l’heure de vêpres, après une journée complète de jeûne. On suit ainsi l’expérience ascétique propre à cette période. Dans la plupart des cas, on célèbrera l’office de vêpres ou de matines, ou les deux (vigiles), suivis de la divine Liturgie selon saint Jean Chrysostome. Mais le ménologe de mars donne un grand nombre de proposition en fonction de l’occurrence de cette fête mobile avec tel ou tel jour du saint Carême.
Ascèse et liturgie
Caractéristique de la tradition gréco-slave est cette association d’ascèse et de célébration. Les offices et les divers rites supposent, si on comprend bien, tout un combat intérieur, comme l’indique le psaume 50 : le « cœur brisé » et l’« esprit humilié » par le repentir ouvrent à l’offrande sur l’autel de Dieu. Symétriquement, la prière liturgique nourrit cette guerre intérieure appelée le repentir. Une grande partie des textes de l’office du Triode donne précisément un enseignement précis quant à la libération des passions et du péché. Le renoncement à soi libère pour la louange ; et la glorification motive profondément le choix de quitter l’esclavage pour la liberté. Nous avons hérité des Pères anciens cette expérience si profonde. Expérience monastique au départ, elle est le patrimoine de ceux qui vivent dans le monde et qui veulent répondre à l’appel de sanctification que nous adresse notre Maître le Christ : « suis-moi ! ».