” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Évangile du 23ème dimanche : Luc 12, 16-21

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Le triomphe de la vie –

Les lectures évangéliques pendant le mois de novembre font beaucoup allusion à la mort et à l’au-delà. Il est vrai que nous entrons progressivement dans le jeûne de la Nativité, un temps pendant lequel les jours raccourcissent, l’obscurité gagne, la Création entre en sommeil et en deuil. C’est le temps où, au plus obscur de la nuit, jaillira la vie dans la lumière de la Grotte, et où la vie commencera à gagner sur la mort, jusqu’à sa victoire finale à Pâques. La perspective eschatologique elle-même, si forte en ce temps d’Avent, et celle d’un triomphe ultime du Maître de la vie et de la mort, venant à nouveau en gloire juger les vivants et les morts, pour régner éternellement.

L’après-mort

Il y a trois dimanches, le Christ nous faisait, par une parabole, lever les yeux sur ce qui nous attend après notre trépas, la condition du mauvais Riche ou celle du bienheureux Lazare. Ensuite, dans un récit historique, nous contemplions la victoire du Seigneur et Verbe : Il réveillait d’une mort toute récente une petite enfant. Dimanche dernier, le même Sauveur Jésus Christ, par la bouche du Samaritain, dans une autre parabole, annonce son « retour » et le jour de la rétribution ; Il oriente ainsi notre esprit vers le terme de tout, cette après-mort et de nous et du monde, cette fin du monde, qui peut nous glacer d’horreur ou être attendue par nous avec confiance dans un Seigneur aussi bon que le Samaritain et même d’une bonté qui dépasse toute bonté de ce monde.

Occulter la mort

Et aujourd’hui, le Seigneur nous invite à nous préparer à la mort dont Il nous annonce la venue subite : « cette nuit même, ta vie va t’être redemandée » ; dans quelques heures, perspective minuscule, cette vie-ci se terminera, au milieu de cette nuit qui gagne jusqu’au retour glorieux du Maître. Le Sauveur rappelle à ses disciples que nous prétendons être que nous sommes mortels : nous oublions souvent cette imminence de la mort ; nous pensons que ce sont les autres qui meurent, ou bien que nous mourrons dans longtemps, quand nous serons vieux. Nous nous aidons de beaucoup de moyens pour occulter la mort, notamment la richesse, le confort, les distractions, les passions, comme celle du pouvoir. Les tyrans de ce monde, qui font tant parler d’eux, pensent-ils qu’ils mourront peut-être cette nuit même, la nuit prochaine, dans quelques heures ? Et, s’ils le pensent, qu’est-ce que cela change dans l’exercice de leur cruauté inhumaine ? Peut-être qu’ils n’y pensent pas, qu’ils se croient immortels, ils sont les dieux de la religion qu’ils se sont faite pour eux-mêmes et qu’ils veulent par tous les moyens imposer aux autres, justement en les menaçant d’une mort imminente.

La maturité des disciples

Quand le Seigneur nous avertir de l’imminence de la mort, ce n’est pas pour nous terrifier et nous avoir en son pouvoir. Notre Dieu, celui que nous révèle le Fils, n’est pas un dieu de pouvoir. S’Il nous parle de notre propre mort c’est pour nous faire sortir de l’attitude infantile des riches, les bons et les moins bons. Il nous parle de notre mort parce qu’Il nous tient pour des adultes et surtout pour annoncer qu’Il se préoccupe de nous, qu’Il vient ou revient dans notre vie. Il nous appelle « insensé », comme aujourd’hui ; mais Il nous appelle également « petit enfant », parce qu’Il est notre Père. Il nous fait lever la tête vers l’avenir de notre vie, vers sa propre advenue en elle.

Le temps de l’Avent

En ce temps de l’Avent, méditons sur cette vérité : le Seigneur vient, et Il vient, non seulement dans son monde, dans l’Histoire, pour confondre tous les mensonges institutionnalisés, mais dans notre vie personnelle. Le « viens, Seigneur Jésus, viens ! » de l’Apocalypse est la réponse au souvenir de la mort. Tous les sages et les ascètes s’exercent au souvenir de la mort, et se préparent à la belle rencontre avec leur Seigneur. Et nous aussi, notre vie se prolonge après la mort ou, mieux, elle change de registre pour passer en mode divin !

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 20.11.22)
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