La promesse de victoire –
Au Nom du Père et du Fils et du saint Esprit, le message de ce dimanche concerne, comme celui de dimanche dernier, la fin des temps. La période de l’Avent, ce carême de Noël, a une orientation eschatologique. Elle actualise l’attente de toute la tradition prophétique, depuis la parole que le Seigneur adressa à Ève pour lui annoncer la victoire de sa Descendance sur le Diable. C’est le Messie qui est cette Descendance tant attendue, et tous les prophètes l’annoncent à l’envi. Celui qui advient en ce monde le jour de Noël est le Libérateur, le Désiré des nations, le Sauveur d’Israël et de tous les peuples.
La structure de l’Histoire
L’histoire de l’humanité est structurée, non pas suivant la forme cyclique, mais suivant une ligne vectorielle qui va de la Genèse au Jugement ultime et, même au-delà, jusqu’à la béatitude des justes dans le monde qui vient. En notre 21ème siècle, nous sommes conviés à renouveler continuellement notre sens de l’Histoire, au large d’une vision seulement chronologique ou, bien pire, d’une vision selon laquelle les évènements historiques se succèderaient de façon aléatoire ou sur la gouverne de la fatalité, d’un destin ou d’une nécessité. La vision de l’Histoire qui nous anime et que nous redécouvrons dans ce temps de préparation à Noël montre le monde gouverné par la Providence divine.
Le mystère de la Croix
Rien n’advient dans ce monde en dehors de la permission ou du vouloir divins. Les évènements horribles de la guerre qui secoue notre planète sont la manifestation du péché humain, exercice affolé de la liberté créée. La destruction progressive de la planète, les souffrances de la Création tout entière, si elles ne sont pas voulues par Dieu, sont en tout cas permises et, de façon scandaleuse pour notre jugement, tolérées. Mais, si le Seigneur les tolère, c’est qu’Il les supporte, Il se fait Lui-même la victime de tous ces maux, Il est immolé dans les victimes de la guerre et de l’oppression, et amour humilié dans tous ceux qu’on offense. La victime qu’Il veut être, sous-jacente à tous les maux des hommes, est une victime libre : le Seigneur Amour ne subit rien ; Il choisit tout ; et Il porte tout à la victoire finale dans sa résurrection du troisième jour et dans son retour glorieux du dernier Jour.
L’optimisme biblique
La vision obstinément optimiste qui est celle de la tradition prophétique et du saint Évangile fait toujours resplendir une lumière accessible, dans la transparence des ténèbres croissantes de ce monde. Plus la nuit gagne, plus approche la libération définitive ; plus le désespoir étreint l’humanité, plus le Messie vient se faire l’espoir des désespérés. « Les puissants de la terre se désespéreront de terreur », dit l’Apocalypse, mais le prophète appelle le Seigneur « Sauveur des désespérés » (Jud 9, 11). Et maintenant, avec sa manifestation parmi les hommes à Bethléem, devenu l’un d’entre les hommes, Dieu avec nous et parmi nous, Il nous réjouit par sa présence fragile et souveraine, et nous montre ce que sera la joie finale.
La joie finale
Le temps de l’Avent, non seulement nous permet d’actualiser la consolation des prophètes, mais il nous initie, sous la forme d’un immense repas, à la félicité ultime préparée pour tous les hommes. L’orient de l’Histoire est à chercher dans l’image de ce banquet eschatologique qui scelle la victoire sur toute tristesse. Cela ne minimise pas la souffrance des hommes et des créatures, l’odieuse exploitation des femmes et des enfants, mais cela valorise au-delà des mots la consolation ultime que l’humanité trouvera dans l’amour de l’Hôte divin et la cicatrisation de toutes ses blessures.