La communion avec foi est notre vie –
Dans l’Église ancienne, un baptisé qui ne communiait pas trois dimanches de suite était considéré comme s’étant exclu de la vie ecclésiale. Communier rarement, ou ne jamais communier, affecte toute la vie chrétienne. Le but du baptême et de la chrismation est de nous unir au Christ, à l’Esprit saint qui l’habite et dont il est la source seconde, et à l’Église qui est son Corps et son Sang. La participation à la sainte Eucharistie est l’essentiel de l’existence : nous alimentons toute notre vie à celle du Christ vrai Dieu et vrai Homme ; notre cœur, notre intelligence, nos membres, notre âme sont, par la sainte Communion, sanctifiés et, pour employer l’expression très forte des saints Pères, divinisés.
Les bienfaits de l’Eucharistie
Le manque de communion conduit à une sous-alimentation de tout notre être. Les carences ne tardent pas à apparaître. Saint Siméon le Nouveau Théologien écrit qu’un des premiers buts de la vie chrétienne consiste à devenir conscient de la grâce du saint Esprit. Exerçons-nous à être attentifs à cela et à discerner les fruits de la sainte Communion en nous et autour de nous. Récemment, une personne nous disait que lorsqu’elle ou son mari n’avaient pas pu participer à l’Eucharistie, il s’en ressentait une atmosphère difficile à la maison. A l’inverse, celui ou celle qui revient de l’église le corps et l’âme nourris par les énergies divines, communique sa joie alentour ; les animaux eux-mêmes, et peut-être les plantes, ressentent une grande paix et un grand bienfait. A plus forte raison, les membres de la famille et les voisins sont-ils réjouis et bénis par ce saint retour !
Les carences
Les fruits de l’absence de communion sont faciles à repérer. Nos passions reprennent vie : l’impatience, le jugement, la jalousie, toutes les formes que prend le mauvais amour de soi. Ne communiant pas au Christ et à l’Esprit qui l’habite, nous nous déchristianisons vite. Par ailleurs, les sous-produits de la religion sont visibles quand la participation eucharistique est trop rare : le formalisme, la superstition, le moralisme, le juridisme, le ritualisme, tous ces « -ismes » dangereux pour la vie en ce monde et dans l’autre. Pourquoi s’étonner des problèmes qui surgissent sur notre planète quand si peu de personnes, en particulier parmi celles qui ont des responsabilités, non seulement ne connaissent pas le Père, mais encore ne se confessent jamais ou rarement et ne communient que rarement ou jamais ? Comment irait-il bien, notre pauvre monde, quand nous ne nous alimentons pas à la sagesse divine, à l’amour divin, et à la vie même de Dieu offerts dans son Corps et son Sang précieux ?
Les conséquences
La communion ou son manque ne sont pas sans conséquences. Beaucoup de maladies proviennent du fait que nous communions sans préparation ou que nous nous tenons loin des sacrements du Christ : dysfonctionnements corporels ou psychiques, fragilisation de l’organisme, naissent souvent de la sous-alimentation eucharistique. Toutefois, le Seigneur est miséricordieux, et, par la prière de sa Mère très pure et des innombrables saints, Il maintient sa création dans l’existence.
Trouver une mesure
Un autre danger est, nous le savons, la communion fréquente sans conscience ; la banalisation de la communion produit les mêmes carences que la rareté et même d’autres, comme l’autosatisfaction, l’impénitence et l’orgueil. Trouvons, avec l’aide d’un guide autorisé, la mesure qui convient à chacun d’entre nous, pour que notre démarche eucharistique porte vraiment les fruits de la transfiguration et de la divinisation de notre être : c’est ainsi que nous serons utiles au monde qui nous entoure en y propageant la vie de Dieu.
L’humanisation de l’homme
Dieu s’est fait homme pour humaniser le monde. Et cette humanisation de l’homme ne se fait pas par des idées ou des valeurs chrétiennes : elle se fait en s’alimentant à l’humanité divinisée du Seigneur Jésus qui dit : « demeurez en moi et Je demeurerai en vous ». Par la communion eucharistique nous devenons consanguins du Dieu vivant, et nous nous humanisons de plus en plus, de deux façons : en assimilant au maximum son humanité ; en nous assimilant au maximum à lui, parce que l’on devient ce dont on se nourrit et on s’abreuve. Ainsi se développe l’humanité de l’homme ; le Christ Dieu est le plus humain des hommes, et ses saints manifestent l’accomplissement maximal de l’humanité. Aussi le manque de communion régulière engendre-t-il une immense frustration.