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Peut-on se changer soi-même ?

13 aout MAXIME 2008

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« Convertissez-vous ! » –

Le temps de la Théophanie est marqué par l’appel à la « conversion » ou changement d’esprit, de mentalité, de pensée, selon le mot grec. Ce message est très optimiste : je peux changer, tu peux changer, il ou elle… Le monde peut changer, etc. Le Verbe s’est fait chair pour changer le monde en le renouvelant de l’intérieur par sa présence, par les énergies de l’Esprit dont Il est porteur, par son amour. Celui qui est intelligent va comprendre cela et entreprendre d’œuvrer à ce renouveau de la Création et de la civilisation, comment ? – en commençant par soi !

Descartes

« Me changer moi-même plutôt que l’univers », écrit le philosophe Descartes. Cette phrase de la sagesse stoïcienne correspond à notre programme évangélique, semble-t-il. Pourtant, un tel changement, s’il dépend seulement de la volonté individuelle, d’une résolution, n’a pas d’intérêt en soi. Se changer, mais pourquoi ? Et même, changer le monde, pourquoi faire ? Un changement, quel qu’il soit, n’est envisageable que par rapport à un programme, à un but.

Le Royaume

Le Christ, à la suite du Précurseur, appelle à la conversion, mais dans un but précis : en vue du Royaume. Le changement du monde ou de chaque personne devient très intéressant dans la perspective de participer à un mode de vie qui est celui de Dieu lui-même. La vie du Royaume est la vie trinitaire, la vie de communion des personnes divines et des personnes humaines. La béatitude est le signe de cette forme divine, ou divino humaine, d’existence – en fait, exister par amour, pour aimer, et pour se réjouir infiniment d’autrui. Le changement, ici, commence par le renoncement à tout amour égoïste de soi.

L’illusion

Se changer soi-même serait ici une illusion, celle de participer à la vie divine par ses propres forces. Ici est l’illusion : un paradis ou un royaume, une forme ou une autre de bonheur sans Dieu, ne dépassent pas les limites de l’existence mortelle. Pire que cela, un paradis sans Dieu ne peut être qu’un enfer, parce que la plénitude du bonheur est, pour l’être humain « à l’image de Dieu et pour la ressemblance à Dieu », la communion avec le créateur de son être, avec le modèle suivant lequel il a été créé. La béatitude est dans la ressemblance ; le Royaume est la participation à la communion divine. La tromperie diabolique est celle d’une perfection sans Dieu, la superbe auto divinisation, l’enfer indolore de l’orgueil.

Les deux volontés

La réponse à l’appel au changement relève plutôt de la synergie divino humaine. Ne pouvant me changer moi-même ni devenir dieu sans Dieu, sous péril d’être séparé définitivement de lui, j’appelle le Seigneur à l’aide, comme le fait l’auteur des psaumes : « ô Dieu, crée en moi un cœur pur ! Renouvelle un esprit droit dans mes entrailles ! » Le changement de soi est produit par la coopération de la volonté humaine et de la volonté divine en vue du Royaume, comme l’a rappelé saint Maxime le Confesseur. Et le changement du monde relève du fait que chaque personne entreprend cette mutation. Les saints, ces intelligents qui ont répondu à l’appel au changement, contribuent à la modification du monde – Création, société civile… – parce qu’ils modifient l’être humain, l’humanité, de l’intérieur, et qu’ils font cela en saisissant la main que le Verbe leur tend. (a.p. Marc-Antoine)