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Évangile du Triode : Luc 15, 11-32. Le Fils prodigue

fils prodigue

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Le temps de renouveau –

Grâce à Dieu, chers Frères et Sœurs, nous approchons du saint et grand Carême et notre désir de renouvellement va trouver à se satisfaire. En vérité, le grand Carême, et les autres carêmes que nous offre la tradition de l’Église, sont des moments de jouvence. L’Esprit saint, l’Esprit de renouveau et de jeunesse, Lui qui « rend tout nouveau », veut continuellement ressusciter la tradition biblique et ecclésiale ; Il œuvre à la résurrection de la Parole Elle-même ; Il fait la volonté du Père en faisant revenir cette Parole de l’enfer du non-sens, de la répétition automatique et formelle, du légalisme, à la jeunesse éternelle de l’amour divin.

La mort de Dieu

La réalité profonde de la Résurrection est dans ce passage, cette pâque de la Parole, de la mort, sans corruption toutefois, à la vie. Le Père ne veut pas que la Parole par laquelle Il a créé tout ce qui existe, qu’Il a adressée à ses saints comme Abraham, Noé et Moïse, qu’Il a exprimée par ses prophètes, devienne la lettre morte du ritualisme religieux ou du moralisme. « Dieu est mort et c’est nous qui l’avons tué », écrivait le grand Nietzsche. Ce qui tue le Verbe, c’est le rationalisme étroitement humain, l’orgueil académique, l’instrumentalisation au service du pouvoir et l’interprétation horizontale qu’on en fait. Mais l’Esprit le fait se lever du tombeau préparé par les pharisiens et les fils ainés d’Israël et de la chrétienté.

Le Verbe est venu chez les pécheurs

L’Esprit saint nous montre que le Fils prodigue figure cette Parole à qui le Père remet la part d’héritage qui lui revient. Il représente la jeunesse de la Parole du Père qui vient se mêler aux pécheurs et aux débauchées et connaître parmi eux la détresse et la faim, car une grande famine de vérité sévit dans le monde. Le Fils de l’Homme, Jésus, Seigneur, Verbe atemporel du Père, est venu se compromettre avec les pécheurs, Lui qui est sans souillure. Il s’est mis au rang des pécheurs, comme le dit l’Écriture (cf. 2 Co. 5, 21). Il nous apprend à remonter de la mort du péché à la vie dans la familiarité du Père. Il nous enseigne à revenir, non comme des riches, puisque nous avons tout perdu, mais comme des pauvres. Il nous initie à l’humilité de ceux qui ne peuvent devant le Père se prévaloir de rien, même de leur qualité de fils.

L’humilité de Dieu

Sur la Croix, la Parole immolée, le Fils le plus jeune et le plus beau parmi les enfants des hommes, comme dit le psaume (44,3), est traité comme le dernier des pécheurs, et ne revendique rien : ni sa divinité, ni son humanité glorieuse de Messie, ni l’héritage qu’Il a bien voulu dépenser sans compter avec les pécheurs que nous sommes. Il veut descendre jusqu’à l’humilité suprême que plus rien ne peut humilier et à la mort de sa gloire. Il veut être ce dieu que les hommes mettent à mort ; Il veut s’identifier à tout ce qui est loin et de Dieu et de l’homme, à la limite du non-être.

Le Frère souffrant

Mais, par l’Esprit du Père, Il se relève avant la corruption qu’Il ne fait que traverser ; et Il revient parmi les familiers de sa maison pour être glorifié par le Père qui dit : passez-lui l’anneau royal ; célébrez une fête par un banquet… c’est l’heure de se réjouir et de rendre grâce, « car notre frère que voici était mort et il est vivant ; il était perdu et il est retrouvé ! » En vérité, le Fils unique et Verbe de Dieu s’est fait notre frère souffrant, disant oui au mépris de ses frères aînés, les grands, les puissants et les pharisiens de ce monde. Les vaniteux et les puissants parmi nous veulent bien instrumentaliser la religion au profit de leur pouvoir et de leurs entreprises insensées, mais ils ne s’abaissent pas à faire la fête et à se réjouir avec la Parole de vie.

La résurrection du Verbe !

Par la grâce de l’Esprit saint, nous comprenons que la Parole de Dieu, pour retrouver tout l’éclat de sa jeunesse, veut être contextualisée et mêlée à toutes les infamies de ce monde : elle est bafouée, rejetée, condamnée par la Loi, torturée, et enterrée, comme on le voit : mais la Parole se relèvera ! Une lecture impressionnante de notre vie, de notre monde, de notre chrétienté séculaire et de la souffrance du Peuple de Dieu nous est ainsi donnée à l’orée du saint et grand Carême.

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 03/03/24)
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