La confrontation à l’incroyance –
La plupart des enfants est confrontée dès son jeune âge à l’incroyance ou à des façons différentes de croire. Cette situation est plutôt nouvelle. Elle est liée à la mutation du fait religieux : la chrétienté sociologique presque partout se défait au profit d’une chrétienté de la conversion personnelle. Naguère, étant enfant, nous étions généralement plongés dans un milieu chrétien souvent pratiquant ; ceux qui ne pratiquaient pas étaient rares et suscitaient déjà les questions des petits : « pourquoi Mamie ne vient pas à l’église ? »
La pluralité de foi
De nos jours, il est fréquent que l’un des deux parents soit agnostique, athée, bienveillant toutefois ; de plus en plus souvent les couples sont formés par des personnes de foi différente. Dans le meilleur des cas, la vie à la maison est paisible parce que chacun des parents respecte la foi de l’autre ; quelquefois les deux trouvent à prier ensemble ; ou même, ils rendent visite à leur communauté respective. Il y a également des cas où la situation est très difficile. La diversité de foi rencontrée par l’enfant sera commentée par les parents eux-mêmes, par les catéchètes et, en premier, par les prêtres de la Paroisse.
Ne pas juger
Pour le bien de l’enfant, deux attitudes sont, de notre point de vue, à éviter. Juger celui ou celle qui croit de façon différente du parent qui assume l’éducation religieuse de l’enfant habitue celui-ci à un comportement sectaire. L’exemple du Christ est bien sûr à suivre en tout. Notre Maître rencontre, dans le saint Évangile, une Cananéenne, une Samaritaine, un centurion païen : Il accepte même l’invitation des Samaritains à rester quelques jours chez eux. Suivant ce modèle divin, nous pouvons apprendre à l’enfant à respecter les croyants d’autres religions et à apprécier le témoignage qu’ils donnent. Il apprendra également à ne pas penser ou parler mal de l’athée ou de l’agnostique qu’il rencontre dans sa famille ou à l’école.
Ne pas relativiser
Une autre attitude est à fuir : le relativisme religieux. Celui-ci consiste à dire à l’enfant ou à le laisser penser que toutes les religions se valent : bouddhisme, islam, judaïsme, christianisme, tout est pareil, c’est le même dieu, etc. Cette pensée est fausse comme le montre un minimum d’intérêt pour l’histoire des religions. Elle entraîne chez l’enfant comme chez l’adulte un relâchement dans la prière, dans l’attention à la parole de Dieu et dans la pratique des commandements. Elle substitue à la foi une philosophie dans laquelle l’identité même de la Divinité se dilue. L’enfant se trouve muni de conceptions générales qui ne l’engagent à aucune démarche intéressante. Le relativisme dans le domaine de la foi est nuisible, et le Christ ne l’a pas enseigné. Il a enseigné le respect de celui qui est différent de nous.
Affirmer la vraie foi
Pour le bien de l’enfant, nous reprenons les paroles du saint Baptême : « … remplis-le de foi, d’espérance et d’amour envers toi, afin qu’il comprenne que Tu es le seul dieu véritable, avec ton Fils unique, notre Seigneur Jésus Christ, et ton saint Esprit » (office du catéchuménat). Le Christ Lui-même se présente comme « la Vérité, la Voie et la Vie ». Sans fanatisme, sans sectarisme, l’enfant se construit autour d’une parole claire et digne de confiance. Élevé dans la foi chrétienne orthodoxe, il recevra du saint Esprit la grâce de se l’approprier de façon toujours plus personnelle. Sa liberté ainsi éveillée lui permettra également de ne pas ratifier ce que les parents lui ont dit ! Mais elle pourra faire de lui un croyant autonome, mûr et capable de vivre en disciple du Christ dans une civilisation de pluralité.
