» Le Christ est ressuscité !  »                   » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »             » Le Christ est ressuscité !  »               » Le Christ est ressuscité !  »       

Évangile : Jean 12, 1-18 (n. trad.) dimanche des Rameaux.

Rameaux Entrée à Jérusalem

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La dimension historique –

Nous voici enfin, nous qui avons suivi le Seigneur et le Sauveur, parvenus à la Jérusalem mystique où s’accomplit invisiblement, dans la transparence des rites liturgiques, le grand mystère du Salut. Le tracé historique parcouru par le Seigneur Jésus et ses disciples jusqu’à la Ville sainte coïncide avec le parcours mystagogique et sacramentel que suivent les baptisés et les catéchumènes chaque année dans le registre, non chronologique mais liturgique, du temps et de l’espace. Pour le dire autrement, le peuple des baptisés et des catéchumènes intériorise l’Histoire, se l’assimile et en fait sa propre histoire.

Actualisation de l’Histoire

Membres du Peuple de Dieu, de l’Israël de Dieu, nous actualisons les évènements historiques. Notre consécration baptismale fait que le récit évangélique est transfiguré dans le déroulé de notre expérience communautaire et personnelle. Nous actualisons sacramentellement la manifestation inouïe de l’amour de Dieu envers son peuple et envers l’humanité entière. Nous nous approprions la révélation de la royauté sans violence, non sanglante, sans pouvoir, sans domination, instaurée par le Roi des rois et Chef des armées angéliques. Le triomphe du Seigneur Jésus n’est pas acquis par les armes. Il est au contraire une défaite selon le monde parce que, précisément, le Roi et Messie a refusé de se défendre et d’être défendu par la force.

Le triomphe des empereurs

Monté sur le petit d’une ânesse, Il n’impose rien à personne, au contraire des généraux triomphant sur leur char, comme le rapporte l’histoire romaine : après avoir conduit une campagne victorieuse et affermi les bornes de l’Empire, ils entraient en triomphateurs dans la Rome d’autrefois, montés sur de splendides chevaux de guerre ou sur des chars, traînant à leur suite les ennemis réduits en esclaves, ainsi que, quelquefois, des animaux sauvages. La foule les acclamait et rougissait du sang des vaincus ou se partageait leurs dépouilles. Elle sacrait le vainqueur imperator, titre politique qui conduisait, dans les plus glorieux des cas, à l’apothéose. Ces empereurs déifiés de leur vivant, non par Dieu, mais par leurs sujets, finirent, comme on sait, en amants du Pouvoir, par revendiquer un culte. De grandes richesses affluaient souvent dans la Ville qui était, celle, non de la paix, mais de la guerre.

Un roi sans pouvoir

Or le Verbe incarné vient régner dans l’urbanité des hommes après avoir gagné déjà, quand Il appela depuis la corruption de la mort Lazare, la bataille inouïe de la Résurrection. Il marche vers une victoire plus grande encore : la résurrection de lui-même par la puissance de l’Esprit du Père ; le passage de l’homme d’une existence mortelle à l’incorruptibilité de la vie nouvelle à la droite du Père. Historiquement et liturgiquement, l’entrée triomphale du fils du roi David dans la ville fondée par son aïeul, consacre le temps en temps du Salut. C’est une métamorphose en temps et en espace de Dieu. Dans la profondeur mystique de l’intériorité, cette transfiguration affecte la vie de notre âme, de notre esprit, de notre cœur et de notre corps tout entier qu’imprègnent les paroles saintes qu’ils mémorisent.

La Jérusalem du cœur

La Jérusalem géographique, historique et liturgique se transfigure simultanément en Jérusalem intérieure de notre propre cœur. Celui-ci, suite à la belle quarantaine pendant laquelle nous avons suivi Jésus, peut s’appeler Ville de la paix et Cité de David. Le Christ, en son Nom que nous invoquons, y pénètre en vainqueur des péchés et des passions dont les dépouilles sont maintenant derrière nous ; Il y entre en Roi, Seigneur et Maître de l’homme intérieur pour le faire passer d’une vie pour la mort dans la vie sans fin auprès du Père. La liesse des rejetons de nos choix intérieurs porteurs, comme de rameaux, de charismes nouveaux, acclame le Vainqueur en nous de la mort : et nous entendons, au profond de nous-mêmes, par les sens mystiques que le jeûne et la veille ont éveillés, un joyeux et pur Hosanna !

(a.p. Marc-Antoine, Radio Notre-Dame, « Lumière de l’Orthodoxie », 28.4.24)