Contextualiser le message –
Chaque fois que nous écoutons le saint Évangile, recevons cette parole dans le contexte où nous nous trouvons. C’est l’œuvre de l’Esprit : contextualiser le message du Verbe. Aujourd’hui encore, notre Maître nous parle et nous enseigne, à titre personnel, à titre familial et en tant que communauté ecclésiale. La parole de Jésus Christ, et l’exemple de sa vie et de son comportement rapporté par les évangélistes est une parole pour notre temps.
Le Seigneur et la mort
Il est vrai que l’évangile de ce jour relate un évènement historique et se rapporte au passé. Le danger est souvent de considérer tel ou tel épisode comme relégué parmi les faits qui se sont produits pour d’autres personnes que nous, vivant à une époque reculée et dans des pays étrangers pour nous. Saint Luc rapporte que le Seigneur Jésus, revenu de la région de Gadara où Il avait chassé les démons d’une personne humaine, se trouve confronté à une nouvelle situation. Il ne s’agit pas ici de démons et de possédés. Il s’agit de la mort elle-même dans son action lente ou rapide par la maladie. Voici une femme ravagée par une interminable hémorragie ; et voici une enfant mourante.
La fascination de la mort
Le contexte dans lequel nous nous trouvons, nous et nos enfants, est, chaque année au mois de novembre, celui des fêtes organisées en l’honneur de la mort. Nos enfants sont invités à se déguiser en diablotins ou en sorcières, oranges et noirs. On leur suggère d’appeler de l’intérieur des citrouilles l’âme des morts. Avec une publicité croissante d’année en année, on leur intime la peur de la mort et des revenants sous prétexte de l’exorciser par le jeu. Dans le même temps, est organisé un somptueux et luxueux spectacle de rue à Toulouse, qui porte un nom fascinant : « Les Portes des Ténèbres » Une impressionnante mythologie est théâtralisée avec des machines et des personnages, des divinités revenues du passé de nos civilisations païennes.
Le Passeur des Ténèbres
Or, précisément, et c’est cela que nous disons à nos familles et à nos enfants, le Christ est le seul qui ouvre la Porte des ténèbres et des enfers, pourquoi ? Parce que, par sa résurrection corporelle, Il est le seul vivant revenu d’entre les morts. Il n’est d’ailleurs pas un revenant : Il entre dans la vie nouvelle, et passe des portes de la mort aux Portes du Royaume. Par sa lumière, Il efface tous les dieux anciens : Il n’est pas une divinité comparable à d’autres. Et dans l’épisode de ce jour, c’est bien en tant que Vainqueur de la mort qu’Il agit en faveur des deux mourantes, l’enfant et la femme âgée. La semaine dernière, Il se montrait vainqueur de la Légion des démons ; aujourd’hui Il est le Pilote des âmes confrontées à la mort : celle des mourants, celle des parents, celle de l’entourage qui ose rire et se moquer, parce qu’Il ne connaît pas le Christ.
Riez toujours, la mort est vaincue !
De nos jours également, on se moque des signes de la Foi et l’on souille tous les jours des églises chrétiennes. Mais la Foi est vivante. Le Portier de la mort et de la vie est ressuscité et bien vivant dans son Corps et son Peuple. Que se moquent ceux qui le veulent, le Christ leur répond par une action : Il prend l’enfant par la main et lui dit : « ma petite, lève-toi ! » Il nous montre comment agir avec nos enfants : la peur est vaincue, elle n’a plus de pouvoir sur nous ; la laideur de la mort est dissipée ; les diables et les sorcières ne nous tourmentent pas ; le Vivant vivifie la vie et demande qu’on nourrisse la petite ressuscitée, non de bonbons, mais de la bonne nourriture du Royaume : l’Eucharistie, son Corps très pur et son Sang précieux.
Instruisons nos enfants. Parlons-leur du Seigneur Jésus qui a ressuscité un enfant de leur âge. Prenons-les par la main ; invitons-les à se lever et donnons-leur à manger, c’est le précepte du Christ !