” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Rendre grâce pour soi : quel sens ?

La cananenne

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« Frappez et on vous ouvrira ! » – 

L’être humain s’adresse difficilement à Dieu autrement que par la supplication. Nos besoins matériels, la préoccupation pour notre santé ou celle de nos proches, comme le montre la Cananéenne de l’Évangile, l’angoisse devant l’état du monde, font que notre prière est principalement une demande. Même dans ce qui est bien plus indispensable que les biens matériels et la santé, parlons du don du saint Esprit, le croyant est dans la demande. « Seigneur, miséricorde ! » est notre cri pour la santé et la sécurité comme pour les dons de l’Esprit. Comptons le nombre de fois où l’on dit Kyrie eleison ! Miséricorde ! – cette épiclèse… Du reste, le Seigneur nous y invite : Frappez et on vous ouvrira !

Les deux prières

Pourtant, la structure de la divine Liturgie et de presque tous les offices de l’Église des Pères repose sur deux formes de prière : la louange en premier ; ensuite la supplication. Nous glorifions le Seigneur pour tout ce que nous savons et ignorons. Saint Jean Chrysostome priait ainsi : Gloire à toi pour tous et pour tout ! Le psautier tout entier culmine dans la louange. Nous louons le Seigneur pour lui-même et pour autrui. La louange nous détourne de nous-mêmes pour prendre le Seigneur comme centre et préférer le bonheur d’autrui au nôtre. La célébration de la divine Liturgie est fondamentalement « eucharistie », c’est-à-dire gratitude. Par la gratitude, suivant certains saints, l’homme peut échapper à l’enfer.

Maudire sa vie

Mais souvent, nous continuons à maugréer, parce que nous n’aimons pas notre vie. Un chapitre de Candide de Voltaire montre que l’extrême majorité des personnes maudit sa propre vie. Cette malédiction, cette détestation de soi et de sa propre existence produit même, dit-on, des pathologies. A force de maudire sa propre vie, l’être humain se tue à petit feu ou engendre des maladies mortifères. C’est ici un grand péché : maudire sa vie, n’est-ce pas faire preuve de la plus grande ingratitude à l’égard du créateur ? N’est-ce pas donner pouvoir à la mort, comme le montre Le Bûcheron de La Fontaine ? Et ce n’est pas la détestation ascétique de soi : celle-ci est la haine de ce qui justement n’est pas soi – le péché, ce parasite, cette addiction, ce corps étranger qui recouvre notre personne authentique. Gare au contresens !

Oser la louange

Osons rendre grâce à Dieu pour nous-mêmes ! Gloire à toi pour moi, pécheur, Seigneur, gloire à toi ! Osons bénir notre vie – comme il est dit : « bénissez, ne maudissez pas ! » C’est remercier Dieu de vouloir que j’existe ; de tout ce qu’Il fait pour moi à mon insu ou sciemment ; du projet qu’Il a pour moi de me conduire au salut par les voies qu’Il connaît. Bénir sa vie ? Ce n’est pas de l’autosatisfaction. C’est de la gratitude. Merci, parce que j’existe ! Et j’existe devant ta face, ô Dieu ! C’est un acte de foi dans l’amour que le Seigneur a pour moi. Nous frappons à la porte du Seigneur par la louange ! Voilà ce qui me sauvera de l’enfer. La louange pour soi, beaucoup plus difficile encore que celle pour autrui, est un acte de pure foi. Elle développe la conscience d’exister devant le Christ et d’être aimé de lui.

Thérapeutique de la gratitude

La gratitude pour soi rend humble et conduit au repentir. Plus l’amour du Seigneur pour moi m’est révélé, plus mon ingratitude est mise en lumière et plus naît en moi la bonne haine, celle qu’on a pour ce qui nous sépare de l’amour. Et, par la louange pour soi, les maladies de notre âme trouveront la guérison. Les maux corporels, nés si souvent des passions de l’âme, peuvent être soignés : thérapeutique de la louange pour soi … En tout cas, la vraie louange est désintéressée ! Je loue, non pour la maladie, mais dans la maladie. Plus forte que la mort, elle remercie pour tout ; antidote de la mort, elle remercie Dieu d’être Dieu et d’être mon dieu, mon Père et mon Ami ; d’être dans ma vie, telle qu’elle est ; elle s’assure de plus en plus d’être l’objet de la miséricorde du Christ. Gloire à toi pour moi, pécheur, Seigneur Jésus, gloire à toi !

(a.p. Marc-Antoine – 02/02/2025)
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