L’unique Pasteur –
Nous avons entendu aujourd’hui deux paroles : l’histoire vraie de la guérison du paralytique et, parce que nous faisons mémoire de saint Grégoire de Thessalonique, la parabole du Bon Pasteur. Le Christ dit de lui-même qu’Il est le seul pasteur et berger des brebis spirituelles de son peuple. Lui seul est la Porte d’entrée dans le Royaume. En ce temps de Carême, mettons à jour notre foi et purifions-la, si c’est le cas, de tout relativisme. Quel que soit le respect que nous avons pour ceux qui croient autrement ou qui ne croient pas, nous ne pouvons honnêtement dire autre chose : le Christ, Fils de Dieu, Parole divine faite homme et faite chair, est en Personne la seule voie de connaissance et de vie. Dans le contexte de notre temps, Il incarne la seule alternative à la guerre, à la prédation et à l’ignorance de Dieu.
Divines calories !
Le Christ Pasteur nous alimente de sa propre vie. En Carême, la nourriture a une place importante. Le Pasteur nous donne sa parole, son exemple et sa vie. Il est la Porte du banquet de sa propre sagesse – simultanément sagesse du Père et de l’Esprit. Il est le Berger et Pasteur qui conduit les brebis de son troupeau à communier à la chair et au sang de sa propre parole. Son enseignement est nourriture. Ses commandements sont nourriture. Son amour et sa vérité alimentent et abreuvent ceux et celles qui ont faim et soif de justice et d’authenticité (cf Matthieu 5, 6). Comment se fait-il que cette parole de la Parole en Personne soit tellement nourrissante ? Selon saint Grégoire de Thessalonique, c’est parce qu’elle est remplie des énergies divines. La grâce non créée dont elle déborde est une divine vitamine, une divine calorie !
Bouger par la foi !
Le Messie Pasteur, préfiguré par Abraham et Moïse, ces bergers des croyants, conduit et qui guide ses disciples. Par les énergies incréées, Il donne, à ceux qui mettent leur foi en lui « la vie, le mouvement et l’être » (Actes 17, 28). Le Christ, par son Évangile de justice, d’humanité et de vérité, met en marche ceux qui veulent le suivre. La communauté des baptisés est continuellement mobilisée pour faire la volonté du Père, pour imiter son Pasteur et Maître le Christ, pour lui ressembler et pour s’alimenter de lui. Le Paralytique de ce jour, image du péché qui pétrifie par éloignement de Dieu, retrouve l’usage de ses membres et la motricité. À proximité du Verbe Pasteur, il bouge, il se dresse, il se meut, par la grâce divine qu’irradie la parole du Seigneur : « Lève-toi ! »
La motion de l’âme
La mobilité corporelle, caractéristique de l’ascèse du Carême, avec la place des métanies, coïncide avec la mobilité de l’âme. Écoute la parole du Pasteur et mets-toi en mouvement ! Quitte ton inertie et ton oisiveté ! La motion de l’âme n’est pas seulement l’émotion. Elle tient à l’élan produit par la grâce divine unie à la volonté humaine. Cette synergie qu’est l’obéissance nous fait avancer, nous meut vers le Père et vers le prochain – vers toutes les créatures. La grâce est l’énergie, et la volonté le moteur. La compassion est un mouvement du cœur nourri par la grâce du Bon Pasteur. Les brebis du seul et unique Pasteur ont l’âme, le cœur, la volonté et la pensée mobilisées par la foi, la prière, l’amour de Dieu et du prochain. Elles sont guéries de la paralysie du péché !