Son interprétation concerne Israël et l’Eglise…
La foi du centurion
Le centurion est un païen (non Israélite) : sa foi est nouvelle (le Christ Dieu n’en a pas trouvé une « si grande », même dans son peuple), parce qu’il reconnaît la seigneurie de Jésus : « parle seulement d’une parole, et il sera guéri… » fait écho à la parole créatrice de Dieu ; d’un mot, le Verbe crée le ciel et la terre, tous les êtres vivants et finalement l’être humain ; et toutes les créatures, notamment l’être humain et les membres de son Peuple, lui obéissent. La foi du centurion est une manifestation du saint Esprit, sans lequel personne ne peut reconnaître Jésus comme Seigneur (1 Corinthiens 12, 3)
Les païens et Israël
Avec l’Israël ancien, les croyants venus de toute la planète (« du levant et du couchant »), ce qu’on appelle les « nations », formeront l’Eglise par la foi, s’agrégeant ainsi au peuple de Dieu. Le Verbe dit qu’ils se mettront à table avec Abraham, Isaac et Jacob (les représentants d’Israël). L’Eglise est, non pas substituée à Israël, mais, par le Verbe et l’Esprit, greffée à lui, pour l’accomplir par l’inclusion de tous les peuples, accueillis dans le Royaume. Le centurion est donc une figure prophétique. Souvent Jésus donne en exemple aux membres de son peuple des personnes choisies en dehors de lui, comme Il le fait avec la Cananéenne, chez qui se manifeste le saint Esprit.
Les Juifs ont, les premiers, reconnu le Christ
Les « fils du Royaume » qui seront « à l’extérieur » sont ceux qui n’auront pas reconnu Jésus comme Seigneur par la foi du centurion. Le Christ Dieu dit cela au début de son ministère : ensuite, des Juifs se sont joints à lui et l’ont reconnu comme Seigneur, parmi eux l’apôtre Pierre, tous les apôtres et la majorité des disciples. L’expression n’autorise en aucun cas une condamnation globale d’Israël.
Dans cet évangile, il ne s’agit donc, ni de la substitution de l’Eglise à Israël, ni du rejet des Juifs comme tels. Mais ceux qui sont de droit « les fils du Royaume » sont appelés à l’être par la grâce d’une foi glorifiant le Père et le Fils et le saint Esprit, révélation de la profondeur trinitaire du monothéisme de Moïse et des Prophètes.
Un avertissement pour les chrétiens
En extrapolant, on peut dire que cette histoire vraie constitue un avertissement pour les chrétiens eux-mêmes : ils peuvent également se retrouver au dernier jour dans « l’obscurité extérieure », si leur foi en Jésus vrai Dieu et vrai Homme s’est appauvrie, cessant d’être la religion de l’Esprit. Baptisés d’origine juive ou d’origine païenne, nous sommes appelés à être dignes du charisme du centurion et de l’admiration du Seigneur, qui s’émerveille également dans l’Esprit !