L’expérience de la Croix
Il connut les dures expériences de la vie, y compris celles des prisons communistes. Dieu le doua d’une grande force spirituelle, dont il gratifia, avec amour paternel, tous ceux qui l’entourèrent. Il avait cette lumière intérieure qui vient, non des hommes, mais du Père des lumières. De sa jeunesse à sa mort en l’Exaltation de la Croix, il porta avec humilité et honneur la croix du Seigneur Jésus Christ.
Témoin de civilisation
Père Sofian (7-10-1912 / 14-9-2002) représente toute une civilisation spirituelle et religieuse, celle de la sainte Roumanie. Il offre l’image de la douceur et de la délicatesse roumaines, semblable en cela – dans leur diversité – aux Pères Dumitru Stàniloae, Benedict (Ghiush), Paulin (Lecca), Théophile de Sâmbàta ainsi qu’à Père Cléopas.
Iconographe et père spirituel
Grand iconographe et peintre de fresques, en Roumanie et dans les pays où il fut invité à (Syrie et Liban), il fut en même temps un humble prêtre au monastère Antim de Bucarest, conseiller spirituel et véritablement père. Comme la plupart des saints, et le Christ lui-même, il enseignait moins par la parole que par l’exemple. Il suffisait d’être près de lui, de le voir exister, célébrer, écouter avec attention. Pourtant, il nous reste de lui de nombreuses homélies et paroles catéchétiques. Il instruisait toujours dans l’esprit des Pères de l’Église, les citant fréquemment ainsi que le saint Évangile.
L’esprit de l’Hésychasme
L’expérience hésychaste soutenait sa sagesse et sa pratique continuelle de la prière intérieure. Il devait cette tradition, dans le groupe du Buisson Ardent (Bucarest), au hiéromoine Jean, héritier du monastère d’Optino. La paix qu’accorde le Seigneur à ceux qui le prient ainsi rayonnait de son beau visage et de toute sa personne ; ses gestes même étaient empreints de douceur et de bénédiction. Il était très rigoureux, quoique avec mansuétude, parce qu’il aidait les personnes, ses enfants spirituels, à lutter continuellement contre le péché.
L’amour de la célébration
Dans la célébration, il montrait son amour de la beauté spirituelle et s’attachait au typikon, non par formalisme, mais par conscience que la lumière divine, dans les rites comme dans l’icône, rayonne par l’obéissance à la sainte Tradition. Iconographie en mouvement, le service liturgique était, dans l’exercice de son ministère d’officiant des saints mystères, d’une grande sobriété et d’un grand sérieux. Père Sofian avait une gravité bonne et aimante ; il aimait Dieu et les hommes et servait le Seigneur et ses disciples avec humilité.