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Quel est le sens de la différence sexuelle ?

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Le don divin –

La différence sexuelle n’est pas fortuite, ou simplement un « genre », le produit de la culture et de l’éducation. Elle est un donné biblique. L’humanité première l’a reçue de Dieu comme un don et une promesse, comme une grâce pour s’accomplir. Elle l’a reçue également comme une difficulté – une croix – , demandant un dépassement de soi dans l’amour désintéressé d’autrui.

Les dualités dans la Création

En fait, l’ensemble de la création de Dieu est marquée par des polarités – le jour et la nuit, le ciel et la terre, et, en l’être humain lui-même, la polarité du créé et de l’incréé : le souffle divin est la présence de la grâce incréée au sein de la créature. Le sens de ces différences, de ces dualités, est qu’elles sont à surmonter. Elles ont donc la forme d’un projet. En ce qui concerne l’altérité sexuelle, elle est à transcender par ce qu’on appelle la personne, qui, elle, n’est ni masculine ni féminine.

Nature et personne

Le masculin et le féminin sont des catégories de la nature humaine ; la personne transcende la nature : c’est elle qui est véritablement à l’image de Dieu. Plus la personne humaine se réalise en tant que telle par la ressemblance à Dieu, moins elle est conditionnée par les données de sa nature, donc par la dualité des sexes. Dieu Lui-même n’est ni masculin ni féminin, Il est la Personne absolue, à l’image de laquelle l’homme est créé.

Une « antinomie »

La dualité sexuelle est une « antinomie », c’est-à-dire que la nature humaine est à la fois masculine et féminine ; chacun des sexes est en face de l’autre, à la rencontre de l’autre, formant une polarité dynamique et féconde. L’homme est homme en face, ou à la rencontre de la femme, et inversement. De ce point de vue, l’homme n’a pas sa masculinité pour lui-même : il l’a pour la femme, et en face d’elle. La femme n’est pas telle par elle-même, dans une autosuffisance : elle est à la « rencontre » de l’homme (Genèse 2, 23). La difficulté, et la richesse, de la relation de l’homme et de la femme tiennent au fait que ce ne sont pas seulement deux « sexes » l’un devant l’autre : ce sont deux personnes l’une en face de l’autre et appelées à une union sans confusion.

L’avenir

Cela veut dire que l’amour conjugal a pour enjeu la communion des personnes, à l’image de la communion des personnes divines, et donc au-delà de la seule relation sexuelle. Lors de la résurrection universelle, dit le Christ, il n’y aura plus ni homme ni femme (Mat 22, 30 ; Marc 12, 25 ; Luc 20, 35-36) : il y aura des personnes en communion les unes avec les autres et avec la Personne divine, union qui est l’enjeu fondamental de l’éros et de la libido. La différence sexuelle est donc un donné à dépasser, de l’altérité sexuelle de nature à l’altérité des personnes en communion, parce que la finalité de l’éros est l’union éternelle à la personne divine et humaine.

Dieu et l’humanité

Dans la Bible, l’altérité sexuelle, le mystère du couple, est la métaphore fondamentale de la relation de l’être humain et de la divinité ; les noces humaines sont l’image des noces divino humaines, de l’union conjugale des personnes divines et humaines qui réalisent l’unité sans confusion de la nature humaine et de la nature divine…