La foi révélée
Jésus demanda aux apôtres : « qui dit-on que Je suis ? ». Les apôtres répondirent : « Les uns disent que Tu es Jean-Baptiste, d’autres que Tu es Élie, Jérémie, ou l’un des prophètes ». Jésus reprit : « Et vous, qui dites-vous que Je suis ? » Simon Pierre s’écria : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » Alors Jésus reprit : « Tu es heureux, parce que mon Père t’a révélé cela. Et Moi, Je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre Je bâtirai mon Église… Je te donnerai les clefs du Royaume… tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur terre sera délié dans les cieux… »
Par ces paroles, Jésus affirme que c’est sur la foi qu’a confessée saint Pierre qu’Il bâtira son Église.
Les apôtres et l’Église
C’est l’interprétation donnée de cette parole par les Pères de l’Église. Saint Jérôme le dit : « Dieu a fondé son Église sur la pierre de la foi et c’est alors que Simon a reçu le nom de Pierre » (Sur Saint-Matthieu, 6). Saint Jean Chrysostome explique (sur Saint-Matthieu, 58) : « Sur cette pierre Je fonderai mon Église, c’est-à-dire sur la confession de foi ». Saint Ambroise de Milan et saint Basile de Séleucie donnaient la même interprétation aux paroles du Christ. Le bienheureux Augustin écrit : « … les paroles : J’érigerai mon Église sur cette pierre … signifient : Sur cette foi, sur ces paroles ‘Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant’ » (sur 1 Jean) ; c’est-à-dire, explique-t-il encore : « Sur cette pierre de ta confession de foi, J’érigerai mon Église ». La pierre, assimilée au Christ lui-même (cf. 1 Co 10, 4 : « cette pierre était le Christ »), se distingue de la personne de l’apôtre Pierre. Augustin commente encore : « Tu es Pierre et sur cette pierre – super petram – de ta confession de foi, sur cette pierre – super petram – de tes paroles : Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant, J’érigerai mon Église ! » (Homélie 13) – « super petram » et non « super Petrum », l’apôtre ainsi surnommé.
Le fondement de l’Église
Le moindre confesseur de la foi se trouve ainsi l’artisan de la construction de l’Église chrétienne. Celle-ci repose, comme la pointe d’une pyramide renversée, sur la foi de tout évêque, tout fidèle, reconnaissant par l’Esprit du Père que Jésus est le Fils de Dieu. Un exemple de ceci est donné, parmi bien d’autres, par la confession de foi de sainte Marthe la Myrophore : « je crois que Tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en ce monde » (Jean 11, 27). Cette confession de la foi – « je crois » – forme le contenu du baptême et fait de chaque chrétien une « pierre » sur laquelle s’édifie l’Église.