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Le Baptême, mystère du repentir

bapteme du Christ

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La célébration du baptême du Christ dans le Jourdain (6 janvier) ouvre pour tous les hommes la voie du repentir, voie de la connaissance de Dieu. Comme toujours, Jésus Christ montre le chemin du Salut. Lui qui, étant Dieu, est sans péché, se met dans la situation du pécheur pour nous guider vers son propre Royaume. C’est ici la véritable ouverture du cycle pascal.

‘Métanoia’

Ce mot grec signifie le retournement de l’esprit, le changement radical de mentalité, la révision totale du système de valeurs, la révolution de la pensée. ‘Se convertir’, c’est se tourner vers Dieu, pour demander le pardon de ses péchés, mais également pour adopter un mode de vie et de pensée cohérent avec la révélation que Dieu fait de lui-même ; cela consiste à répondre à son appel : « Suis-moi ! » (Jn 21, 19) afin de faire sa volonté. Se convertir, c’est, profondément, changer. Mais nous ne pouvons pas nous changer seulement par nous-mêmes ; c’est pourquoi nous prions le Seigneur : « Convertis-moi, ô Dieu ! » (Jér 31, 18) ; « fais-moi connaître la voie où je dois marcher… Apprends-moi à faire ta volonté, car Tu es mon Dieu ! » (Ps 142, 8 et 10).

Se repentir

Traduire le mot par ‘conversion’ reste trop intellectuel. « Le mot pénitence est aussi impropre pour rendre la notion de l’attitude foncière de toute âme chrétienne qui se tourne vers Dieu et désire l’union avec Dieu »(Vladimir Lossky). En grec moderne, ‘metaniono’ signifie: je regrette, ce qui déjà exprime beaucoup mieux la componction du cœur. Dans le Nouveau Testament lorsque le Précurseur Jean-Baptiste, le Christ et l’apôtre Pierre disent à leurs auditeurs: ‘metanoisate’, il s’agit de « repentez-vous » comme d’ailleurs à la fin de tous les grands discours apostoliques.

« Le mot repentir serait peut-être moins inexact, quoique limité à une notion purement négative. La ‘métanoia’ grecque veut dire littéralement changement de pensée, transformation de l’esprit (du ‘noûs’). À vrai dire ce n’est pas une étape mais un état, un mode de vie qui doit durer toujours » (ibid.). Chez les Pères, la transformation du ‘noûs’* signifie la transformation du cœur profond qui est vécue dans la componction, la contrition, les larmes du repentir. Le lieu de l’expérience du repentir est donc d’abord dans le cœur là où réside l’essence du ‘noûs’ de l’homme, et non dans le cerveau de l’homme. Il faut faire attention à ce que l’expression théologique soit plus expérimentale et moins conceptuelle et ne se traduise pas par une perte du cœur. Certes le cœur doit être purifié des passions, comme le cerveau des pensées diaboliques, mais il faut préserver la Tradition orthodoxe dans l’anthropologie (P. Pierre Deschamps, Besançon).

Un cœur brisé

En fait, nos pensées et notre comportement ne changeront jamais s’il n’y a pas le brisement d’un cœur (cf. Ps. 50) qui regrette de s’être éloigné de son Seigneur et Ami… La grâce du repentir se manifeste par le ‘penthos’, une sainte douleur du cœur, qui a mal d’avoir fait le mal…