Dispositions intérieures
« Avec crainte de Dieu, foi et amour, approchez ! » Le Seigneur nous invite à communier à son Corps très pur et à son Sang très précieux. La communion est d’abord la réponse à un appel divin. « Que chacun s’examine soi-même », dit saint Paul (2 Co. 13, 5 ; Gal. 6, 4): il nous appartient de vérifier, éventuellement avec l’aide de notre prêtre (dans le cadre de la confession), qu’il n’y a pas d’incohérence, dans nos pensées, nos paroles et nos actes, avec le Christ, sa vie et son enseignement. Tendons à mettre toujours plus notre vie en conformité avec sa personne divine : la communion eucharistique scelle cette communion de pensée et de vie. Pourquoi « avec crainte » ? L’amour et la foi eux-mêmes nous inspirent le sentiment de l’immense majesté du Seigneur : la crainte en est la conscience très forte.
Les pratiques
Celles-ci peuvent varier d’une Église à l’autre, selon ce qu’enseigne l’évêque diocésain, véritable père spirituel du peuple de Dieu. Dans l’ensemble, la tradition est de tenir le jeûne eucharistique total depuis minuit. Dans l’Orthodoxie roumaine, il est demandé une abstinence de type pascal depuis le jeudi, ou même l’abstinence pendant quarante jours avant de communier. Certains, au moins, suivent l’abstinence du vendredi (rien d’animal, ni huile, ni vin). Cette variété suggère de se faire guider par son prêtre : c’est un de ses rôles de nous aider à communier dans les meilleures conditions. Il nous conseillera également de nous confesser au rythme le meilleur pour chacun de nous ; il nous encouragera à dire les prières qui précèdent la communion, ou une autre prière. La communion est en fait une démarche, l’aboutissement d’un chemin, sur modèle de la préparation à la communion pascale. La seule règle donnée par le Christ dans ce domaine est de se réconcilier avec ses frères (Mat. 5, 24).
L’attitude
Elle peut également varier, car l’Église orthodoxe, quoique homogène n’est pas uniforme. Cette variété n’est pas un désordre ; c’est un ordre, qu’exprime l’union des diverses personnes humaines dans la foi et dans la vie de l’Église. Généralement, nous nous présentons devant le saint Calice après avoir vénéré les saintes icônes (confession de la foi dans l’Incarnation), nous prosternant à moitié ou complètement (hommage rendu à la présence divine), faisant le signe de la Croix (rappel que nous sommes baptisés), mettant nos bras en croix (à l’exemple des saints martyrs). Nous fléchissons les genoux de façon à être sous le Calice et le voile rouge avec lequel on le tient ; nous renversons la tête en arrière, et nous ouvrons grand la bouche. Le prêtre peut, en retournant la cuillère, verser le Corps et le Sang du Christ sur notre langue. Nous nous essuyons ensuite avec le voile rouge et, éventuellement, nous embrassons le Calice (signe que nous sommes membres du sacerdoce du Christ).
Remercier
Communier au Corps et au Sang du Christ est un grand miracle – probablement le plus grand… Nous intégrerons mieux ce mystère si nous consacrons le temps nécessaire à rendre grâces à Dieu, utilisant les prières prévues à cet effet. En rendant grâce, nous gardons la grâce, et celle-ci se multiplie en nous et autour de nous. La communion est une expérience, non pas individuelle, mais communautaire, ecclésiale. Et cette dimension est appelée à irradier le monde (proches, voisins) et la Création tout entière.