Bethesda
Les péricopes évangéliques que nous entendons pendant le temps pascal ont été choisies par les saints Pères sous l’inspiration de l’Esprit pour signifier les conséquences de la Résurrection du Christ. Dimanche dernier, avec l’évangile des myrophores et de saint Joseph d’Arimathie, il nous était révélé l’importance du charisme de l’adoration comme un des fondements de l’Église. Aujourd’hui, cette même Église, qui n’est autre que le prolongement et l’expansion de l’Israël de Dieu, s’appelle symboliquement Bethzatha ou Bethesda, qui se traduit « maison de la miséricorde ». L’Église, en son mystère, est ce corps formé par le peuple des croyants, membres et sarments de la Vigne qu’est le Messie Seigneur, Fils unique et Verbe de Dieu. Et ce corps est vivifié par la présence corporelle de ce même Christ :
La rencontre
Celui-ci est présent dans son propre corps, par le saint Esprit. Il n’en est pas seulement la Tête mystique et royale : Il en est l’habitant principal. Il est celui que l’on rencontre de façon personnelle ; Celui qui, à l’intérieur même de sa Maison de miséricorde, vient au-devant de chacun de ses fidèles et lui parle au singulier, comme s’il n’y avait personne d’autre. On peut certainement rencontrer le Christ ailleurs, n’importe où dans le monde et dans la ville, comme ses contemporains le rencontraient à Capharnaüm ou à Jérusalem. Mais la rencontre dans sa propre Maison de miséricorde, dans sa propre Église, dans son propre corps sacramentel, est une rencontre d’une grâce exceptionnelle. Quels que soient les célébrations, les rites prestigieux que nous avons hérités des Anciens, ces liturgies bouleversantes que nous venons de célébrer, pendant la Semaine sainte, dans la nuit de Pâques et pendant toute la Semaine radieuse, l’essentiel demeure : rencontrer Jésus Christ ; entendre sa voix nous tutoyer ; recevoir de lui le pardon de nos péchés et la guérison de notre corps ; et nous voir tracer par lui l’itinéraire de la vie nouvelle : « Ne pèche plus ! »
L’optimisme chrétien
Cette parole est la plus belle, la plus prometteuse que nous puissions entendre : Dieu me dit que je peux ne plus pécher ! Le péché n’est donc pas une fatalité. Le mal n’est pas obligatoire. Je peux changer, nous pouvons changer. Nous pouvons mener une vie impeccable et agréable à Dieu. La sainteté n’est pas que pour les autres : moi aussi, je peux mener une vie sainte, ressembler à Dieu comme il me fut promis en Adam au Paradis. Or, cette possibilité extraordinaire, et extraordinairement optimiste, est donnée à l’être humain par la puissance de la Résurrection, ou plutôt par le Ressuscité en personne : à lui soit la gloire dans les siècles des siècles : Amen !