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8 mai : apparition de saint Michel archange au mont Gargan (492)

Archange Michel 2

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Chef des armées célestes –

Saint Michel est un ange du 1er cercle angélique, c’est-à-dire un Séraphin, l’un des « sept esprits qui se  tiennent devant le trône de Dieu » (Apo 1/4 et 4/5). Le terme d’« archange » utilisé pour le qualifier (comme pour Gabriel et Raphaël) est un terme générique, indiquant seulement qu’il est un « chef ». On le qualifie aussi  d’« archistratège » (Jos 5/14).

Séraphim

Les « séraphins aux six ailes » (Is 6/2-6) sont les « brûlants », ceux qui brûlent d’amour pour Dieu et qui ont atteint la perfection spirituelle par l’humilité, l’abnégation de leur volonté propre et de leur intelligence, qui obéissent à Dieu sans comprendre. Ils se voilent la face, parce qu’ils sont tellement proches du feu divin qu’ils seraient brûlés, car aucune créature ne peut voir Dieu face à face. Le nom de Michel signifie « qui est comme Dieu » [semblable à Dieu] : cela veut dire qu’il est devenu ressemblant à Dieu par l’humilité.

Chef des armées angéliques

La tradition de l’Eglise dit que le Chérubin Satanaël (2ème cercle angélique : celui de la connaissance et de l’intelligence) n’a pas supporté la kénose de Dieu, son abaissement volontaire pour s’incarner, et qu’il s’est révolté, entraînant avec lui un tiers du monde angélique (Apo 12/4). La tradition orientale dit que saint Michel, au moment de cette révolte, a dit à l’ensemble des anges : « soyons attentifs » [à nous tenir dans l’obéissance à Dieu]. C’est pour cela qu’il est considéré par toute la tradition chrétienne comme le chef des armées angéliques.

L’ange du combat spirituel

Il est par excellence l’ange du combat (on le représente toujours avec une épée) et c’est lui qui, à la fin des temps, livrera le combat final contre Satan et ses anges,  le vaincra et le précipitera dans  « l’étang de feu et de souffre », l’enfer éternel (Apo 12/7-9 et 20/8-10). C’est lui qui mit fin à la seconde guerre mondiale, qui s’acheva le 8 mai 1945, le 8 mai étant la plus importante fête de saint Michel en Occident : il remit son épée au fourreau, signe de  paix. Son nom et sa présence sont toujours le signe d’un combat.

L’ange d’Israël

Dans le livre de Daniel, il est révélé comme le « chef » d’Israël, c’est-à-dire l’ange d’Israël, celui qui conduit Israël (Dan 10/13-21 et 12/1). La tradition chrétienne l’a aussi considéré comme l’ange de l’Eglise, son protecteur.

Ses apparitions

Saint Michel est apparu plusieurs fois sur la terre depuis 2000 ans, toujours dans des lieux élevés. La plus célèbre de ses apparitions fut au mont Gargan (au Sud de l’Italie)  le 8 mai 492 : c’est l’origine de la fête du 8 mai. Il est apparu en France à saint Aubert d’Avranches (3 fois) au tout début du 8ème s. et lui demanda de construire une église en son honneur sur le mont Tombe [mont Saint-Michel] ce qu’il fit en 709 (dédicace le 16 octobre). Il est apparu plusieurs fois en Orient, mais son apparition la plus célèbre est certainement celle de Colosses, en Phrygie, à une date inconnue, située par la tradition vers le 2ème s. (fête le 6 septembre). Sa plus grande fête en Orient ne lui est pas propre : c’est celle du 8 novembre, appelée « Synaxe des archistratèges  et des autres puissances incorporelles » où l’on nomme en premier saint Michel, saint Gabriel, saint Raphaël et les quatre autres séraphins (On ne trouve nulle part une explication historique sur l’origine de cette fête).

Patron de la France

Saint Michel est également le patron et le protecteur de la France, depuis le 8ème s. Charlemagne a institué la fête officielle de son Empire le 29 septembre, parce que c’était la date anniversaire de la dédicace de l’église du mont Gargan et il fit représenter saint Michel sur ses étendards avec l’inscription : « Saint Michel, patron et prince de l’Empire des Gaules ». Cela fut confirmé au 15ème s. , lorsque saint Michel apparut à  Jeanne d’Arc et lui dit : « Je suis Michel, protecteur de la France ». C’est lui qui, avec sainte Catherine d’Alexandrie et sainte Marguerite d’Antioche, la conduisit à la victoire, c’est-à-dire à sauver le Royaume très chrétien de France, que Dieu ne voulait pas voir disparaître. Sainte Jeanne d’Arc révéla lors de son procès, que « ses voix » lui parlaient chaque jour, depuis l’âge de13 ans (vers 1425) et jusqu’à la fin (1431), c’est-à-dire pendant 6 ans, ce qui est unique dans l’histoire de l’Eglise. Et c’est le 8 mai 1429 (fête de saint Michel) qu’elle délivra Orléans, ce qui fut le début de la reconquête de la France.

L’Orthodoxie en Occident

Saint Michel intervint aussi lorsque Dieu envoya des Orthodoxes russes en Occident à partir de1920 et qu’il demanda au jeune Eugraph Kovalevsky (le futur évêque Jean de Saint-Denis) par la bouche de sainte Radegonde de restaurer l’Eglise orthodoxe d’Occident. En 1958, alors que la jeune Eglise française sortait d’un long isolement et que les premiers contacts avec [le futur] saint Jean de San Francisco avaient été pris, grâce à un ascète russe du mont Athos, saint Michel se manifesta à la cathédrale Saint-Irénée : le 13 mai 1958 [date importante et historique pour la France],  la moniale qui vivait dans l’église constata que l’icône de saint Michel suintait une huile parfumée. Cette huile miraculeuse coula pendant un an, de mai 1958 à mai 1959. L’archevêque Jean (Maximovitch), qui avait un commerce facile avec les anges et les saints, fut très sensible à ce signe céleste et il décida alors de tout faire pour obtenir le sacre du P. Eugraph (qui aura lieu en 1964). En action de grâces, le P. Eugraph composa une très belle litanie à saint Michel, qui est un chef d’œuvre liturgique : comme les anges sont toujours qualifiés de termes militaires dans la Bible, il utilisa exclusivement ces termes pour magnifier saint Michel, tout en les associant à des termes spirituels, dans une très belle antinomie (par exemple : « général de la paix »).

(Rédigé par P. Noël Tanazacq)