L’envoi –
L’appel à prolonger la célébration liturgique dans notre vie de tous les jours est inclus dans l’invitation prononcée par le prêtre à la fin de la divine liturgie : « Sortons en paix ! » – et tous répondent : « Au Nom du Seigneur ! » La prière qui suit « Kyrie eleison ! » dit notamment ceci : « Seigneur… donne la paix à ton monde, à tes Églises, aux prêtres, à ceux qui nous gouvernent et à tout ton peuple ». Ceux qui viennent de célébrer les saints mystères sont envoyés à l’extérieur de l’église (« sortons ») pour, dans la paix du Christ – et non n’importe quelle paix – intercéder pour le salut du monde.
La vigilance
Le plus important est de conserver la grâce reçue dans la célébration sacramentelle et de la faire fructifier. L’après-liturgie dépend de la façon dont les baptisés gèrent la grâce incréée qui leur vient du saint Esprit au cours de la prière communautaire de l’Église. Comment faire ? En premier lieu, cultiver la vigilance. En effet, aussitôt franchie la porte de l’église – et même auparavant, quelquefois – le combat spirituel reprend : l’impatience, l’irritabilité, le jugement, la vanité, l’orgueil nous guettent, quoique nous soyons, par la communion au Corps et au Sang précieux du Christ, devenus la demeure du saint Esprit – être vigilant ; être sur ses gardes ; savoir qu’on va être tenté et éprouvé, avec la permission de Dieu.
L’action de grâce
Le second conseil qu’on peut trouver utile est de toujours lire, avec un cœur pur, les prières qui suivent la sainte communion. « … fais que [tes mystères redoutables et vivifiants] servent également à la guérison de mon âme et de mon corps ; qu’ils éloignent de moi tout adversaire…que, gardé par eux dans ta sainteté, je me souvienne toujours de ta grâce… et vive désormais, non pour moi-même, mais pour toi, notre maître et bienfaiteur… » (prière 1). Mais cette prière commence par « Je te rends grâces… » C’est principalement par l’action de grâces que l’on conserve et fait fructifier la grâce.
Une conscience sacerdotale
Cet envoi et les prières d’action de grâce nous initient à un mode de vie renouvelé, enrichi par le souvenir de Dieu aussi continuel que possible, par la prière pour nous-mêmes, pour nos proches, pour nos voisins, nos collègues de travail, ceux qui ont en charge notre pays et notre ville, et, finalement, pour le monde entier. L’intercession là où l’on se trouve pour le salut du monde est le signe par excellence du prolongement de la prière liturgique. Il nous appartient de conserver pendant toute la semaine cet esprit de louange et d’intercession.
L’après-liturgie
Souvenons-nous que nous sommes dans le monde, non pas accidentellement, ou par hasard, ou par nécessité, mais par la volonté de Dieu. C’est Lui qui nous envoie dans le monde qui lui appartient comme ses prêtres et ses prêtresses porteurs de tous les dons du saint Esprit. L’après-liturgie reste une activité « liturgique », c’est-à-dire l’« œuvre du peuple de Dieu », dans la Cité. Et cette « œuvre du Peuple » est principalement une activité sacerdotale par laquelle nous glorifions Dieu et le supplions pour sa création tout entière.