Le message du jour –
Dans chaque célébration, et particulièrement au sein de chaque célébration du dimanche, jour par excellence où le Seigneur convoque son peuple pour l’enseigner, un message est adressé à ceux qui aiment le Christ et qui mettent leur confiance en lui. Le message de ce jour est le rappel de notre vocation humaine, de l’enjeu de toute notre vie en ce monde transitoire, et de notre accomplissement en vue du monde qui vient. Cette vocation définit l’homme, sa condition et son devenir. L’homme devient. Il évolue. Il grandit. Ou plutôt, il lui est possible d’évoluer et de grandir jusqu’à la pleine stature du Christ, dit saint Paul.
La déification de l’homme
Le devenir de l’homme consiste à réaliser la norme parfaite de l’humanité, qui est le Christ vrai Dieu et vrai Homme – le Christ, Fils unique et Verbe de Dieu – le Fils image parfaite du Père et ressemblance parfaite au Père ; Il le dit : Qui voit le Fils voit le Père. Telle est la définition de l’homme, comme le rappelle saint Grégoire de Nazianze : un vivant qui devient dieu ! La vocation de l’homme est la déification, c’est-à-dire la ressemblance parfaite au Père, l’actualisation de la grâce du saint baptême qui n’est autre que la capacité et le don de devenir ce que nous sommes : fils et filles du Très-haut !
Imiter Dieu
L’homme n’est pas un primate amélioré ou même perfectionné. Il n’est pas non plus seulement une créature douée de raison, un animal rationnel. Non : l’homme est une créature qui a reçu l’ordre de ressembler à Dieu, de l’imiter en tout, de le prendre pour modèle et pour Maître : « Devenez compatissants comme votre Père est compatissant », nous dit aujourd’hui le Verbe. Faites comme fait le Père. Ainsi l’Église, appelée « Corps du Christ », « Vigne », assemblée des fils de Dieu à qui il est dit : Venez, mes fils, écoutez-moi ! – l’Église est l’espace, le temple du saint Esprit, où l’homme apprend à penser comme Dieu le fait, à agir comme Dieu agit, et surtout à aimer comme Dieu aime. L’Église est l’école du comportement divin. Ici se fait l’apprentissage, selon l’enseignement et l’exemple du Fils, et sous la férule de l’Esprit, qui permet cette formidable mutation anthropologique qui s’appelle le chrétien, celui qui a acquis la conscience de sa vocation divine, l’homme qui sait pourquoi il est sur terre, pourquoi il est homme et ce que le Seigneur attend de lui. Les chrétiens, ces héritiers de toute la tradition d’Israël, ces Juifs spirituels, forment sur toute la terre et dans tous les milieux une superbe aristocratie charismatique, celle dont les saints et les martyrs portent la couronne. Nous n’y pensons pas assez, peut-être n’y pensons-nous jamais : le sens et le contenu de notre vie consistent à imiter celui dont l’image est scellée en nous, le Verbe divin.
L’image est dynamique
Souvenons-nous, sachons que cette image est pleine des énergies de l’Esprit, ces prémices de l’Esprit qui ont été insufflés en nous. Le sceau de l’image divine n’est pas statique en l’homme, comme le serait un simple tampon ou l’un de ces tatouages à la mode. Non : le sceau divin est plein d’une puissance renouvelée en nous par l’onction chrismale qui suivit immédiatement le baptême : ce dernier, lui-même, renouvelait notre configuration au Christ. Le tatouage n’est pas ici épidermique. Il y a en profondeur dans tout notre organisme la puissance et l’énergie d’être des dieux par grâce.
Le don baptismal
Les baptisés ont une exceptionnelle capacité de sainteté, de prophétisme, de créativité, d’inventivité ; ils ont le génie de l’amour et du sacrifice de soi jusqu’à préférer les ennemis à eux-mêmes. « Aimez vos ennemis ! », dit le Maître. Mais, nous le pouvons ! Les saints parmi nous le montrent – les saints les plus ignorés ou cachés, de simples travailleurs, d’humbles mamans, de modestes évêques, des fonctionnaires, des employés – sainteté imperceptible souvent, dynamique et subversive pourtant, de ceux qui répondent à la haine par l’amour.