L’anthropologie chrétienne –
Ce cahier est, comme on le voit, centré sur l’anthropologie. Mais, plus exactement, la plupart des chapitres est consacrée à des développements sur la personne humaine. C’est l’homme « personnel » (« hypostatique », suivant la terme théologique) qui est vraiment homme, et qui est vraiment « avec le Christ ». « L’enseignement sur la personne est important à notre époque […] la personne est une révélation de Dieu à l’homme. Par cette révélation-manifestation de Dieu, l’homme comprend que Dieu est une personne et que l’homme lui-même est une personne qui communie à Dieu, Face-à-face. […] La voie hypostatique est la marche vers la participation à la gloire de Dieu en la personne de Jésus-Christ. Nous marchons sur cette voie par les sacrements et l’ascèse ». Ces paroles de P. Sophrony se trouvent dans l’étude « La personne comme vérité dans l’enseignement de l’archimandrite Sophrony », du métropolite Hiérothée (p. 28).
L’obstacle à la vie personnelle
L’article de Georges Mantzaridis quant à lui montre que le péché est principalement l’obstacle à la réalisation de soi comme personne (« La participation à l’énergie divine, condition de la réalisation du principe hypostatique en l’homme », p. 42-48). Par ailleurs, le métropolite Jean (Zizioulas) traite de « La conception de la personne du starets Sophrony en relation avec les courants théologiques contemporains » (p.49). « Le starets Sophrony voit l’homme seulement à travers la voie de la kénose (abnégation de soi, n. du site), parce que Dieu, en la personne du Christ, a montré ce chemin » (p. 54).
La sanctification du corps
Nous attirons l’attention sur un article très intéressant de l’archimandrite Placide : « Le corps des chrétiens dans la mort et la vénération des reliques des saints » (p.65). La personne humaine – toujours elle !- assume l’âme et le corps sans se confondre avec eux. Pour cette raison, écrit P. Placide, « Oui, le corps d’un chrétien ‘qui s’est endormi’ est infiniment vénérable. Il est véritablement lui aussi, aux yeux de la foi chrétienne, un charbon ardent pénétré du feu de la divinité. […] Le corps d’un chrétien fidèle à son baptême n’est pas séparé, dans la tombe, du Saint-Esprit, dont il est le temple » (p. 67).
On lira avec le plus grand intérêt ce volume d’anthropologie chrétienne orthodoxe qui met l’accent à la fois sur la valeur de la personne ou hypostase créée – celle de l’homme – et sur la valeur du corps en tant que matière sanctifiée.