La volonté du Père s’exprime par sa parole, son Verbe ou Fils, Celui qui s’est fait homme. Pour connaître la volonté du Père nous nous tournons vers le Fils : Jésus le Messie, son exemple et ses paroles dans le saint Évangile. Dieu le Verbe dit à Pierre de payer l’impôt (= loyauté à l’égard des institutions de ce monde) ; Il dit à Pilate que le pouvoir qu’il exerce est toléré par le Père (= il aura à en rendre compte) ; Il dit encore à ceux qui ont le pouvoir : vous ne me prenez pas ma vie, c’est Moi qui la donne ; et, à st Pierre : Je pourrais recevoir de mon Père une légion d’anges pour me défendre.
Dieu est le chef de ce monde
Donc : Dieu est le Maître et Souverain du monde. Il est présent dans le monde (glorifié ou humilié) et Il en est le Chef. Le monde n’est ni absurde, ni livré au hasard, ni gouverné par la nécessité, ni définitivement aux mains des princes de ce monde. Le Diable lui-même, Prince par excellence de ce monde, n’a de pouvoir qu’usurpé et provisoire, et il ne peut rien contre le Christ, comme Celui-ci l’a expressément dit (Jean 14, 30 ; 16, 11).
Aimer la volonté divine
Par conséquent, devant les pouvoirs de ce monde, connus (nationaux ou internationaux !) ou inconnus (occultes), nous sommes libres :
- De scruter la parole de Dieu pour connaître la volonté du Père
- De chercher à voir la volonté divine dans les situations où nous nous trouvons ou qui nous sont imposées (restriction des « libertés », contraintes sociales, lois civiles, maladie, mort…)
- De chercher dans la prière et le jeûne la révélation de cette volonté par l’Esprit du Père
- D’obéir aux lois provisoires de ce monde : Ro 13, 5 ; 1 Co 12, 3 ; Ga 5, 13 ; 1 Pi 2, 9-23 ;
- De contester les lois contraires à la volonté de Dieu (ce qui atteint à la dignité de l’homme : peine de mort, avortement, torture, esclavage, exploitation de l’homme par l’homme, etc.)
- De dénoncer, non les personnes, mais les faits (pensées, paroles et actes) contraires à la volonté divine ; discerner, non juger ou condamner ; ex des prophètes et du Christ
- De faire des choix selon notre conscience
- De respecter les choix faits par autrui (aimer sans être d’accord sur tout)
- De désobéir selon notre conscience (cas des saints martyrs : refus d’obtempérer)
- D’assumer les conséquences de nos choix par un libre renoncement (libre circulation, travail, position sociale, distractions, plaisir et confort, ce que, dans le monde, on appelle « liberté », « faire ce qu’on veut »…)
- Surtout, de consentir au vouloir divin (Loi, Prophètes, Évangile, canons, etc.), y compris quand il contrarie nos projets : exemple de la Mère de Dieu et du Christ lui-même : Oui au Père, dans ce qui est inévitable (souffrance, mort, prison, soif, faim, déportation, torture). Les chrétiens, en dignes héritiers du Peuple de Dieu (ex des Maccabées), ne se laissent pas séparer du Christ et ils cherchent toujours à acquérir l’amour de celui-ci : c’est leur liberté fondamentale. Dans le contexte où nous vivons, des contraintes auxquelles nous sommes confrontés peuvent être assumées dans le même esprit ascétique.