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La jeunesse vécue avec le Christ

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Le temps de Noël –

Son mystère est celui de l’enfance et de la jeunesse. Notre Sauveur, ressuscité à l’âge de trente ans, est jeune, par son exemple et sa parole inusable. Notre Dieu est sans âge, Il ne vieillit pas, son humanité demeure à jamais transfigurée, y compris quand Il souffre avec et dans ceux qui souffrent. « Toi, Tu restes le même et tes années ne passeront point », dit à Dieu le prophète (ps 101).

Le bonheur dans le Christ

La jeunesse chrétienne est privilégiée. Elle est une façon d’être. Il n’y a pas d’âge pour être jeune ! C’est une disposition intérieure à s’émerveiller, à aimer, à croire à l’amour, à faire des projets pour les autres et pour soi…

Le message de Noël

Être jeune avec le Christ nous inspire la « bienveillance parmi les hommes », message de Noël ; et la créativité, non seulement dans la vie de l’Église, mais dans la société et la culture. Toutes les questions de notre temps peuvent trouver leur réponse dans l’Évangile !

L’Esprit de jouvence

La jeunesse dans le Christ vient du saint Esprit qui veut continuellement rajeunir note cœur, notre foi, notre capacité à aimer, et surtout notre capacité à croire à l’amour. Être jeune c’est, non seulement être capable d’aimer, mais croire qu’on peut être aimé d’une personne humaine et surtout de la personne divine du Sauveur. Si nous nous savons aimés, nous sommes passés de la mort à la vie.

La grotte

Regardons dans la grotte de notre cœur pour évaluer le quotient de jeunesse qui s’y trouve ! Un cœur jeune de la jeunesse du Christ aime les enfants, on le voit dans l’Évangile, et la mémoire de saint Ignace, petit enfant à qui le Sauveur Jésus imposa la main, le rappelle. Un cœur jeune aime la jeunesse et les enfants ; il perçoit la jeunesse du monde sous tous les oripeaux qui la voilent !

L’ennemi de notre jeunesse

Il est intérieur, terrible épreuve du découragement, du désespoir, de l’angoisse devant l’horreur des temps où nous sommes et de ceux qui viennent. Diabolique tentation de voir partout le triomphe du mal et de laisser masquer la présence du Christ par toutes les illusions sataniques. La diabolisation du monde est, en fait, la reconnaissance de la seigneurie de Satan. C’est le plus grand défi auquel notre jeunesse chrétienne est confrontée.

Le vieillissement

Le doute fait vieillir: doute de soi-même et des autres, complicité avec toutes les calomnies qui nous parviennent en désinformation par les médias auxquels nous sommes pour ainsi dire greffés : nous cherchons en ceux-ci un semblant de communauté et d’amitié, une validation sociale, une reconnaissance illusoire : l’énergie souvent empoisonnée des divers réseaux circule, incapables que nous sommes de discerner le bien du mal, dans les connexions et les neurones de nos cerveaux.

L’isolement

Livrés à une culture de l’extériorité et à la techno culture, nous ne voyons plus les grands poteaux indicateurs de la vie et de la foi. Plus que la magie des plaisirs, c’est l’abdication devant la mort qui est le grand défi de notre jeunesse. Plus que la fascination de l’« avoir », significative des générations récentes, c’est l’isolement satanique. Le Malin nous divise les uns des autres, nous rend difficiles l’amitié et l’amour ; il ronge nos cœurs par le doute, et nous rend difficile le fait même d’ « être » !

Le tabou de la foi

Nous sommes souvent terrifiés en pensant à la destruction du monde, et nous l’anticipons dans nos cauchemars éveillés ou dormants. Nous en arrivons souvent à ne même plus oser dire que nous croyons en Dieu, même entre nous, peut-être n’osons-nous plus même croire en Dieu, en la Résurrection, en la venue et la présence corporelles du Sauveur parmi les hommes, en son Église, dans le témoignage des saints ; nous confondons l’Évangile avec des obligations religieuses, ou nous nous réfugions délibérément dans le légalisme et le formalisme donneurs de bonne conscience. Le tabou de la foi remplace le tabou du sexe,

La peur

Ainsi vieillit notre jeunesse… Ainsi la mort dispute nos âmes au Donateur de vie… La solitude épidémique et la stérilité imprègnent nos communautés prétendues chrétiennes et la société civile tout entière. Qu’allons-nous devenir ? Qu’arrivera-t-il après la mort de ce monde, sinon rien ? Qu’adviendra-t-il après notre mort, après ma mort, sinon rien ? Nous voici, tout baptisés que nous sommes, en fait déchristianisés, la vieillesse de l’âme n’est pas chrétienne…

La fournaise de notre temps

L’époque où nous vivons, ses crises écologiques, sanitaires, politique, et surtout crise du sens, est pour un grand nombre de nos contemporains une fournaise médiatique. Nous sommes assaillis par l’information et la désinformation et par les pensées et les suggestions qui, tels des lions rugissants, nous persécutent de tous côtés, c’est vrai. Et la Liturgie de l’Église en parle.

Daniel et les jeunes

Avant Noël, nous avons chanté: « Jeunes gens trois fois heureux, vous n’avez pas vénéré l’image faite de main d’homme et, fortifiés par l’ineffable présence de Dieu, dans la fournaise vous l’avez glorifié. Au milieu des flammes, vous avez invoqué le vrai dieu ! « (kond. des saints Ancêtres) ; et encore : « Les trois jeunes Gens exultaient dans la fournaise comme dans les eaux du repos, et le prophète Daniel dans la fosse avec les lions semblait le pâtre du troupeau » (trop. des Pères dans la Foi). Nous avons fait mémoire des trois jeunes gens Ananias, Azarias et Misaël avec le prophète Daniel le 17 décembre.

La victoire par la Foi

Nous aussi, jeunes de notre Église, jeunes amis du Christ, nous pouvons « invoquer le vrai dieu au milieu des flammes » du découragement et de l’absurde ; nous pouvons écouter la voix prophétique des saints, de nos pères dans la foi qui sont les « pâtres du troupeau », les guides de notre jeunesse éternelle. La réponse à la quête du Sens, c’est la découverte de la Présence.

Répondre au Sauveur

Ici est la jeunesse de notre jeunesse, la jouvence de nos âmes vieillies par le péché, l’Espoir des désespérés. « Ta jeunesse se renouvellera comme celle de l’aigle » (Ps 102, 5). Combien de fois, le Sauveur ne dit-Il pas à tel personne de l’Évangile, c’est-à-dire à nous – à toi, mon frère, à moi, ton frère – « suis-moi ! » (Mat 9, 9 ; Marc 19, 21 ; Luc 9, 59) ; « suis-moi et laisse les morts enterrer les morts ! » (Matt 8, 22). Pour rester jeune, nous avons besoin de l’accompagnement invisible du Christ.

Le dialogue divino humain

Rien ne vaut un cœur à cœur avec lui, des instants libres de toute forme extérieure, où nous lui parlons comme à un ami et où nous l’entendons, comme un ami, parler à notre cœur. Cultivons la prière intérieure sous une forme ou sous une autre. Pensons à l’expérience de nos pères et frères des prisons bolchéviques. Dans la fosse aux lions, dans la fournaise de la prison ou de la déportation, ces chrétiens se sont extraordinairement rajeunis. Pensons à saint Nicolas Steinhardt et à son Journal de la félicité, écrit en geôle. Rédigeons, nous aussi notre journal du bonheur dans le Christ. Les temps sont durs ; ils seront durs, peut-être terribles…

L’amitié

En sommes-nous arrivés à ne plus y croire ? – cultivons pourtant l’amitié. Il n’y a pas que la prière ; il y a des réalités très simples de la vie et que notre cœur jeune sait apprécier : de l’amitié nous progresserons peut-être vers l’amour ; si la solitude est notre croix, si nous avons échoué jusqu’à présent à trouver le compagnon ou la compagne de notre vie, investissons dans l’amitié toute simple et partageons des moments de bonheur et de convivialité purs, joyeux, innocents et jeunes… De l’amitié naît le dialogue, la conversation, l’échange, et une amitié dans le Christ ouvre au partage de la foi, de la mini espérance qui reste peut-être dans notre cœur.

(a.p. M.-A. conf. NEPSIS)
> photo de Nicolas Steinhardt
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