« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

La personne humaine et sa nature

Peau d_ane

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Une revendication universelle –

L’aspiration à être « qui je suis » et à être reconnu et aimé comme tel se voit dès le plus jeune âge. Nous rêvons d’être aimés pour nous-mêmes et non pour ce qui n’est pas nous. Chacun, surtout à l’adolescence, mais souvent jusqu’à la fin de sa vie, cherche à « se trouver » (titre d’une pièce de L. Pirandello), à être soi-même. Cette réclamation du soi profond, en amont de tous les « moi » empruntés ou fabriqués, est quelquefois pathétique. Elle peut se perdre dans des faux-semblants : telle ou telle passion dans laquelle j’ai l’impression d’être moi (alcool, colère…), telle caricature de la personne authentique : individu (et individualisme), personnalité – tout ce qui n’est pas le sujet profond. Elle peut être masquée et muselée par les catégories où l’on nous range (homme, femme, riche, pauvre, malade, etc.) : « je ne suis pas un cancer, je suis une personne », disait une affiche.

La structure « hypostatique » de l’homme

La tradition biblique et patristique révèle le sens de cette aspiration instinctive. La structure « personnelle » ou « hypostatique » de l’être humain apparaît quand Dieu fait l’homme « à son image et pour lui ressembler » (Genèse 1, 26). La « personne » humaine est « sous-jacente » à sa nature. Le psaume 88 dit à Dieu : « souviens-toi de qui je suis » ou « qui est mon hypostase ». Dieu s’est révélé comme communion d’hypostases : Père et Fils et saint Esprit. Le sceau hypostatique est un donné de l’être humain. En l’homme comme en Dieu, la personne transcende la nature ; elle ne lui fait pas la guerre : elle l’éduque et la tourne vers la ressemblance.

Le gestionnaire de la Création

La vocation de la personne, pour évoluer de l’image à la ressemblance, est de gérer les éléments de la nature qui lui est confiée : esprit, intelligence, âme psychique, corps, sens, sexualité, etc. Les animaux confiés à l’homme au Paradis pour qu’il règne en elles figurent les puissances de la nature que chaque personne humaine assume librement. Il s’agit pour elle, non seulement de subir mais de choisir la nature qui lui est donnée : masculinité ou féminité, par exemple. Il peut arriver que la personne veuille choisir une nature différente, un « genre » différent. Une réflexion sur ce sujet s’appuie sur la théologie de la personne créée qui transcende tout genre et tout caractère naturel, et qui a pour vocation de les assumer en les transfigurant, pour faire la volonté du Père.

Libérer la personne

La personne, dans son évolution vers la ressemblance, est confrontée aux passions égoïstes et au péché, défini comme amour de soi. Elle évolue en renonçant par le repentir à ces formes d’asservissement, venues de la culture, de l’éducation ou de l’instinct de conservation qui fait construire depuis l’enfance toutes sortes de protections qui nous enferment. Le conte de Peau d’Âne décrit l’état de claustration de la personne attendant sa libération. Or sa liberté vient, non seulement du Prince charmant, le Verbe incarné et Sauveur, mais des choix qu’elle fait pour faire la volonté de son interlocuteur divin. La personne progresse dans le dialogue avec la personne divine exprimée dans les psaumes et dans toutes les prières.

La communion des personnes

L’accès à la vie « personnelle », « hypostatique » est une entrée en communion avec toutes les autres personnes, divines et humaines : elles sont l’une dans l’autre sans se confondre. Le Royaume est la communion des personnes dans l’amour. Saint Jean dit « Dieu est amour ». Les personnes ne sont pas seulement en relation : elles sont en communion, mode divin d’exister, appelé pour les personnes créées « sanctification » ou « déification ». Le Christ Sauveur, Personne divine du Verbe, est également homme parfait, totalement accompli et transfiguré par cette hypostase. L’ascèse, le combat intérieur pour la liberté, le repentir, le non jugement d’autrui et de soi (dans la confession) purifient l’hypostase créée de  tous les non-moi, ainsi que de l’assujettissement aux lois cosmiques (cf. évangile du Lunatique).

La mort, ou seul à Seul

La mort est le moment où la personne n’est plus qu’elle-même, seule devant la Personne divine seule. Les justes et les saints se présentent à cette heure dans un état inconditionné et pur, état de nudité semblable à celle de la première création et du saint Baptême. Libérer notre personne dès cette vie nous permet d’entrer dans le repos et d’attendre la manifestation ultime de la miséricorde divine au dernier Jour, ce qu’on appelle le Jugement ultime, moment où la Personne divine regardera, au-delà de nos qualités et de nos défauts, de nos péchés et de nos vertus, la personne unique en qui Elle reconnaît le sceau de sa propre image.

(a.p. M.-A. catéchèse du 17.11.21)