La vivante –
« Pourquoi chercher parmi les morts celui qui vit ? », demandent les anges aux saintes femmes venues de grand matin au tombeau du Messie. La tradition, c’est-à-dire l’expérience chrétienne apostolique, n’est pas de pleurer ceux qui sont morts dans la foi. « Pourquoi chercher parmi les morts les vivants ? » Ceux qui s’endorment, le cœur habité par la foi en Jésus Christ Seigneur, Sauveur et Ressuscité, ne meurent pas ; ils vivent de la vie même de leur Maître. Le Christ est ressuscité et Il est exalté à la droite du Père !
De la mort à la vie
Mère Siluana est une grande religieuse. Elle est au nombre considérable des mères spirituelles de notre temps. L’Église du 20ème et du 21ème siècles est animée par le charisme de ces véritables myrrhophores contemporaines. Passée par l’enfer, Mère Siluana est de celle et de ceux qui parlent d’expérience. Le vrai moine, disait une fois le métropolite Antoine (Bloom), est un vivant revenu d’entre les morts. Notre mère en Dieu portait la joie de la Résurrection.
La conception selon l’Esprit
Mère Siluana devait sa maternité spirituelle à sa propre expérience de repentir et de conversion, de choix exclusif du Christ, seul Sauveur et seul Maître. Sa maternité a consisté de façon significative dans sa capacité à mettre au monde d’autres personnes, à leur faire connaître, aimer et suivre le Christ comme le Maître absolu. En elle, l’Esprit saint faisait « naître d’en haut » de nombreux croyants, notamment les remarquables filles spirituelles auxquelles elle légua le contenu de son expérience de la vie et de la mort.
Psychologie et ascétisme
Pour un grand nombre de nos contemporains, tant en Roumanie qu’en France et dans d’autres pays, Mère Siluana a été et demeure celle qui dresse un pont entre les sciences humaines et la psychologie des grands ascètes de l’Église. Professionnelle de la santé de l’âme, elle conjuguait ses connaissances scientifiques avec ce que l’Esprit saint révèle à ceux qui mettent leur foi dans le Christ de façon exclusive. Avec elle, le plan psychologique s’ouvre sur la profondeur de l’expérience de la grâce ; le plan charismatique accueille les connaissances vérifiées des savants de l’âme.
L’activité des saints
La question reste pour beaucoup d’entre nous celle de la place qu’occupe maintenant notre mère en Dieu la grande moniale Siluana. De tout notre cœur nous souhaitons qu’elle continue son ministère de thérapeute depuis le chœur des saints. Nous la savons vivante et nous prions qu’elle continue d’accompagner ses enfants spirituels : évêques, prêtres, femmes et hommes de nos paroisses et de nos monastères. Qu’elle repose en paix, oui, mais qu’elle demeure active à transmettre l’amour et la vie du Christ dans le peuple confesseur de la vraie foi. Les saints ne chôment pas : ils sont, selon notre foi, promus à une plus grande responsabilité et à un plus grand amour.