« Désorientaliser Byzance » –
« […] Pendant mille ans, après la chute de Rome, Byzance a maintenu à l’est de la Méditerranée un empire à la fois hellénique, romain et chrétien qui rassemblait, selon les époques, des Grecs mais aussi des Latins, des Slaves, des Arméniens, des Géorgiens ou des Arabes. […Elle a su] s’adapter et être le seul État antique, Chine mise à part, à survivre tout au long du Moyen Age.
« Sans cesse convoité, cet autre empire du Milieu a su manier l’art de la diplomatie et subjuguer ses puissants voisins. Soieries, or et reliques envoyées aux princes du Caucase ou d’Italie assuraient son soft power. Seul le calife de Bagdad, plus riche, pouvait y rester insensible. Lorsqu’en 1453 les Turcs prennent Constantinople, l’Etat byzantin a disparu, mais pas l’idée impériale. Mehmed II se fait reconnaître comme le nouveau basileus. Avant que les tsars de Russie ne captent son double héritage impérial et orthodoxe » (Avant-propos).
Titres de chapitres
On lira avec intérêt l’ensemble de cette revue à perspective historique et géopolitique, par exemple l’entretien avec le grand historien Gilbert Dagron (« Un autre Moyen Age », p. 12), et les chapitres « Quelle place pour les femmes ? » (p. 46), « La transmission de la culture grecque » (p. 64) ou « Pourquoi l’empire a duré si longtemps » (p. 50). Dans le domaine du culte et de la Foi, un article donne quelques explications, politiques encore, de la crise iconoclaste (« Cette drôle d’idée d’interdire les images », p. 36). Et il y a de belles pages sur « Le mont Athos, jardin de Byzance » (p. 82).
Outils
Dans le lexique d’une cinquantaine de titres (p. 94), à l’article BLEUS (ET VERTS), on apprend qu’à l’hippodrome, « ces deux factions participent à l’organisation et au financement des courses. L’hippodrome fut le théâtre de leurs conflits violents » ! On apprend également qu’un THEME est, non un exercice de langue au baccalauréat, mais un « contingent militaire recruté dans une province où il demeure ; par extension, province dans lequel il est recruté ». Dans « A lire, voir et écouter », on trouve des titres de livres, d’ouvrages musicaux et cinématographiques, des lieux à visiter (musée de Cluny, BNF, Petit Palais, Musée byzantin d’Athènes) ainsi qu’une courte mais nécessaire bibliographie, à laquelle manquent toutefois les ouvrages du grand byzantiniste André Guillou.