Moissons –
Littéralement « semaines » en hébreu, la Pentecôte est l’une des trois grandes fêtes de pèlerinage, ou fête des moissons. On la célèbre le 6 Sivan (le 6 et 7 en diaspora), sept semaines après le deuxième jour de Pessah, d’où son nom en hébreu. Contre la tradition rabbinique, certaines sectes juives, notamment les caraïtes, fêtent Chavouoth un dimanche en procédant à une lecture littérale du texte biblique qui fixe la fête cinquante jours après « le lendemain du shabbat » qui suit Pessah (Lev. 15).
La Tora
Autrefois fête de la moisson du froment, on l’associe aujourd’hui davantage au don de la Tora à Moïse et aux Israélites sur le mont Sinaï. La liturgie synagogale de Chavouoth comporte la lecture publique du Décalogue devant la congrégation, qui se tient debout. La synagogue est décorée de fleurs et de plantes, de manière à rappeler qu’au moment de la Révélation de la Tora, les pentes arides du Sinaï se couvrirent de fleurs. La coutume s’est imposée de faire de la nuit qui précède Chavouoth une veillée d’étude de la Tora. Elle tire son origine d’un texte midrashique selon lequel, en redescendant du mont Sinaï, Moïse trouva les Israélites endormis et dut les réveiller. La kabbale souligne l’importance mystique que revêt cette nuit de veille, qui porte en hébreu le nom de tikkoun lel chavouoth, et au cours de laquelle certaines révélations mystiques se seraient produites. Les kabbalistes y voyaient les préparatifs de la parure de noces destinée au mariage mystique de Dieu et d’Israël, implicite dans l’Alliance établie sur le Sinaï.
Le livre de Ruth
À Chavouoth, on lit à la synagogue le livre de Ruth, du fait que l’épisode se déroule à l’époque des moissons. En outre, on y voit Ruth adhérer librement au judaïsme, comme Israël a accepté la Tora de Dieu, et le roi David, qui y est mentionné, était un descendant de Ruth et serait mort le jour de Chavouoth. La tradition veut que l’on mange, à Chavouoth, des aliments lactés, en particulier de la tarte au fromage.
(Dictionnaire du Judaïsme, histoire mythes et traditions, Thames & Hudson, traduction française, 1997. Les intertitres sont de nous).