« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

« Comme Je vous ai aimés » (Jean 15, 12) et non « comme Je vous aime » : pourquoi ?

St Jean le Théologien

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Le temps grammatical –

Cette phrase est susceptible de plusieurs interprétations. Le temps grec de l’aoriste correspond peut-être à un sémitisme exprimant, non un passé révolu, mais une réalité atemporelle. En linguistique, on distingue la notion d’ « aspect » pour ce temps grammatical grec : peut-être faudrait-il rechercher également dans cette direction ; cela permettrait éventuellement de traduire, non par un passé, mais par un présent : « comme Je vous aime ». La question est posée ici aux spécialistes du grec et de l’hébreu, ou de l’araméen.

Le principe de l’amour

Si l’on garde la traduction au passé (« comme Je vous ai aimés »), ce que font toutes les éditions actuelles, cette déclaration du Verbe peut se rapporter, non à un moment chronologique révolu, mais au principe de l’amour. La deuxième lettre de saint Jean suggère cette vision : « Je t’écris le commandement que nous avons depuis le commencement (ou le principe) : aimons-nous les uns les autres » (2 Jean, 5). Le Verbe dit ailleurs, chez le même Théologien : « le Père Lui-même vous a aimés » (Jean 16, 27) ; et, s’adressant au Père, Il lui dit, à propos des hommes : « Tu les as aimés comme Tu m’as aimé » (17, 23) ; et, à propos de lui-même, que son Père n’a certainement pas cessé d’aimer : « Tu m’as aimé avant la création du monde » (17, 24), c’est-à-dire de façon atemporelle. L’apôtre Paul, autre grand théologien mystique, écrit au sujet de « Celui qui nous a aimés » (Romains 8, 37 ; cf. Ephésiens 2, 4 ; 2 Thessaloniciens 2, 16). Enfin, le saint apôtre et théologien Jean lui-même, qui plaçait son oreille sur le cœur du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, écrit : « Dieu Lui-même nous a aimés » (1 Jean 4, 10), et surtout : « Lui, le premier nous a aimés » (4, 19). Le temps grammatical exprime ainsi la priorité de l’amour divin et le fait que l’amour a sa source et son principe en Dieu.

La communion des Personnes divines

Par ailleurs, si on conserve le passé, nous pouvons considérer que le Verbe, par cette parole, s’efface devant l’Esprit, le Paraclet : Celui-ci, par sa glorieuse descente et la plénitude des dons qu’Il déverse sur ceux qui croient au Fils, apporte à ceux-ci la plénitude de l’amour en communion (cf. Jean 16, 13-14). Cette phrase ne veut donc pas dire que le Verbe ait cessé d’aimer les hommes et particulièrement ceux qui croient en lui. Elle dit que l’amour est l’apanage du Père, du Fils et du saint Esprit. Chaque personne divine (ou hypostase) aime totalement et s’efface en laissant l’autre personne ou hypostase aimer à son tour. En chaque personne divine, l’amour est total, « catholique », selon l’usage premier de ce mot : l’amour n’est ni morcelé ni mesuré ; il se partage sans se diviser. Le Père est amour ; le Fils est amour ; l’Esprit est amour. Le Père est la source de l’amour ; le Fils la manifestation de l’amour ; l’Esprit la communion ineffable du même et unique amour.

Sanctification du temps

En disant « comme Je vous ai aimés » et non « comme Je vous aime », le Dieu Homme exprime ainsi l’initiative divine atemporelle dans l’amour pour les hommes. Il exprime également la sanctification du temps chronologique, de la temporalité et de l’Histoire universelle ; car il est un moment précis dans le temps, sur le plan cosmique, où l’amour divin s’est effectivement manifesté : le Verbe s’est fait chair ; Il est passé de la mort à la vie par sa sainte et glorieuse résurrection – tout cela par amour pour son Père, pour les hommes, pour le monde et pour toutes les créatures, dans le saint Esprit.