L’exemple –
En tant que parents orthodoxes, l’essentiel de notre pédagogie est l’exemple. Il est indispensable que les enfants ne voient et n’entendent jamais de dispute à la maison. Parlons-nous toujours l’un l’autre avec respect, douceur et amour. Il est très important que les enfants voient leurs parents prier, chacun à son tour ou tous les deux ensemble. Prions devant eux, de façon naturelle, au moment de prendre ou de quitter le repas, le matin, le soir, cela n’a pas d’importance. Mais, les enfants nous voient prier tous les jours et cela leur paraît une réalité normale: l’attitude corporelle de la prière, les mots qu’on entend, ou même les chants ou la psalmodie, tout cela cultive l’âme de nos enfants.
Donner envie
Et surtout, il doit y avoir dans notre façon d’être devant Dieu, quelque chose qui donne envie. Ceci dépend beaucoup de l’état intérieur qui est le nôtre quand nous nous adressons à Dieu: s’il y a une grande sincérité, un authentique amour pour le Seigneur, cela se sentira à l’extérieur – même les animaux sentiront que Dieu est avec nous et que nous mettons toute notre confiance en lui! Toutefois, invitons toujours nos enfants à se joindre à notre prière: invitons-les, faisons-leur envie, sans les contraindre; mais invitons-les toujours. De même, pour ce qui est de se rendre à l’église, invitons-les toujours à venir avec nous; s’il arrive qu’ils ne veuillent pas s’y rendre, et qu’ils puissent rester à la maison avec quelqu’un, allons-y nous-mêmes; ne restons pas, sous prétexte qu’ils restent; au contraire, disons “je vais à l’église”, avec le ton qu’on prend pour parler d’une activité importante, même si nous devons y aller seul, comme dans le cas où personne à la maison ce dimanche-là n’aurait le courage de se lever. Donnons l’exemple, invitons-les tous à nous suivre.
Préparez la fête
Une bonne façon de les inciter à venir à l’église avec nous est de leur proposer une grande joie: préparons des offrandes (pains, gâteaux, fruits) ainsi qu’une liste de noms (diptyques), mais préparons cela avec les enfants pour qu’ils aient envie de l’apporter eux-mêmes. Préparons les chants à l’avance, lisons avec eux l’évangile qu’ils entendront eu cours de la divine liturgie. Mais, si nous devions y aller seul, le plus important est que nous revenions de l’église avec un visage totalement joyeux, comme une personne qui revient d’une grande fête. Revenons avec des cadeaux: pain béni, fleurs, etc. et racontons combien c’était bon, intéressant, joyeux, comme les personnes étaient aimables, etc.
L’instruction
Cela dit, il y a un domaine où vous pouvez imposer quelque chose: l’instruction religieuse à la maison ou le catéchisme à l’église. Ce n’est pas sur le même plan que la prière. Aidons l’enfant à avoir son petit cahier, à y coller des images ou à recopier des phrases importantes, jouons sur l’intérêt qu’il peut prendre à s’instruire. Le soir, lisons-lui une histoire liée à Dieu, à la Mère de Dieu et autres saints, une histoire qui donne envie de faire partie des amis de Dieu. En tout cas, prions beaucoup pour nos enfants, en nous rappelant que toute la grâce du saint Esprit est en eux depuis le baptême. Prions pour eux, afin que cette grâce s’épanouisse. Quand nous prions pour elle, cela veut dire que nous parlons d’eux à Dieu.
Jeûne et confession
Il est bien d’inviter les enfants à faire comme nous, sans les forcer toutefois. Le jeûne s’apprend progressivement. Commençons doucement en disant à l’enfant que, lorsqu’il sera grand, il pourra jeûner comme nous. Le jeûne c’est l’entrée dans la catégorie des grands ! De même, pour la confession, il faut commencer le plus tôt possible. Dès qu’il y a un évènement familial qui s’y prête (petite désobéissance, petit mensonge, petite contrariété, etc.), allons devant les icônes et demandons pardon au Seigneur; et, le dimanche suivant, à l’église, demander au prêtre l’absolution pour l’enfant. Ne pas laisser passer les petites passions égoïstes qui se manifestent chez l’enfant et qui le détruisent progressivement; aider au contraire celui-ci à lutter pour acquérir plus d’amour. En tout cas, à 7 ans, l’enfant peut jeûner et se confesser; certains commencent à 4 ans, cela dépend de l’enfant et du milieu familial.
L’important est que l’enfant ait des parents chrétiens chez lui, et qu’il fasse la différence entre l’école et la maison, c’est-à-dire entre le monde et l’Église. Il est sage que l’enfant aille à l’école avec tous et qu’on l’aide, à la maison, à acquérir le discernement et à faire les choix cohérents avec l’Évangile. Nous avons demandé le baptême de notre enfant : c’était un choix éducatif.