« Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                    « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »              « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                   « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! »                  « Gloire à ta miséricorde infinie, Seigneur, gloire à toi ! » 

Comment vaincre la peur et le sentiment de la solitude ?

Foule

Partagez :

La question concernant l’isolement – seul au milieu de la foule, incompris, sans amis, sans épaule où poser la tête, etc. – peut se transformer en : comment vais-je assumer la solitude? qu’est-ce que je vais faire de la solitude?

La peur –

Nous avons peur des autres, de la vie, de la mort, précisément parce que nous nous sentons seuls, désarmés, incapables de faire face au danger. L’être humain éprouve ce sentiment double depuis la perte du Paradis. Avant la chute, il n’avait jamais peur, car il ne pensait à aucun danger possible; et il ne se sentait pas seul, d’une part, parce qu’il formait un couple, et, d’autre part, parce qu’il avait confiance en Dieu. Donc, au Paradis: ni peur, ni sentiment de solitude. Ce double sentiment n’est donc pas naturel. Il n’existe aucun remède à cette souffrance de l’âme. “Comment les vaincre? – il n’y a aucun moyen de les vaincre”. La plupart de ceux qui éprouvent cette souffrance, la fuient dans les distractions de toutes sortes, voire les stupéfiants et les addictions de toutes sortes – autant d’illusions mensongères. Non: il n’y a pas de remède à la peur et au sentiment de solitude. Les animaux eux-mêmes vivent, depuis la chute, dans la terreur, dans la hantise du prédateur qui surgira pour les dévorer. L’existence humaine et animale est souvent cauchemardesque.

Contre nature

David lui-même, dans un psaume que nous entendons le samedi soir à vêpres dit: “Je cherche à ma droite et je regarde, et il n’est personne qui me connaisse. Nulle part je ne peux fuir;et personne ne cherche à sauver mon âme” (psaume 141). La solitude mine la condition humaine, notamment à notre époque où, avec la crise du couple, beaucoup de nos contemporains échouent à trouver un compagnon ou une compagne avec qui partager la vie. “Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul”, dit Dieu” (Gen 2, 18). La solitude est – ou en tout cas est vécue comme – une malédiction. Dieu Lui-même n’est pas seul et nous sommes créés à son image trinitaire: aussi la solitude est-elle, d’une certaine façon, contre nature. Nous sommes faits pour la vie de communion et quand nous sommes privés de celle-ci, notre être entier, âme et corps, est au supplice. Et nous avons peur – peur de la souffrance et de la mort. La seule réponse à la mort – à la solitude de la mort – c’est la communion.

Solitude incontournable

Il faut reconnaître toutefois que la solitude est incontournable. Regardons un nouveau-né: entouré de ses parents et du meilleur personnel hospitalier de la maternelle, il est seul, d’une solitude terrible, qui le fait hurler de frayeur. Chacun souffre seul. Chacun meurt seul. Chacun, dirons-nous, jouit seul – existe-t-il vraiment des moments de communion chez les amants? Est-ce que vraiment on communie à autrui dans le plaisir qu’il éprouve? Je lui ai fait plaisir, bon… Mais, même si je me réjouis de son bonheur, comme je suis loin de son plaisir et extérieur à lui! On souffre seul, on jouit seul et on meurt seul. La mort en particulier est d’une solitude hallucinante. L’entourage se penche au bord du trou où le mourant est tombé…

Dire Oui

Pour vaincre la peur et le sentiment de la solitude, opérons en premier une distinction entre solitude et isolement. L’isolement est mortel: les prédateurs le savent bien qui travaillent à isoler leur proie pour mieux la dévorer. Le prophète David parle souvent de l’isolement: “Seigneur, pourquoi se sont-ils multipliés ceux qui m’infligent la tribulation; ils sont nombreux ceux qui se dressent contre moi” (psaume 3). L’isolement, à court terme, c’est la mort. La solitude, non. C’est autre chose. Choisissons-la et nous verrons toute la richesse qu’elle comporte. Disons Oui à la solitude. Solitude chérie! Elle est notre maturité. Elle est notre autonomie, notre identité, notre responsabilité à l’égard de nous-mêmes.

De l’isolement à la solitude

Et, pour dépasser le plan psychologique, la solitude est notre rendez-vous avec le Christ. Facile à dire, direz-vous! Vous vous payez de mots! Rendez-vous toi-même! Et, pourtant, c’est vrai, la seule réponse à mon angoisse devant ou dans la solitude – une solitude qui tend à l’isolement – ma seule arme et défense, c’est de répondre à l’invitation du Christ – Lui Dieu a été le plus seul des hommes à Gethsémani. Solitude de Jésus en Croix! Oui, mais comme Il parlait à son Père! Si nous sommes croyants – chrétiens, voulons-nous dire – notre solitude peut-être habitée. Elle devient royale, souveraine, luxe d’une solitude érigée en temple de l’Esprit ! Pensons aux prisonniers: condamnés à l’isolement dans une cellule presque étanche: ils ont été sauvés par la solitude. Répétons-le: la solitude les a sauvés de l’isolement auquel on les condamnait! Pourquoi? – Il y avait quelqu’un dans cette solitude.

Rencontrer le Christ

Lisons encore le psaume 3 et nous verrons ce qu’il dit de la solitude: “Mais Toi, Seigneur, Tu me prends avec toi; Tu es ma gloire, Celui qui me relève la tête: Lève-Toi, Seigneur, sauve-moi, mon Dieu!” Nous n’aurons plus peur – peur de la mort, celle des autres, la nôtre – et nous vivrons la solitude comme une bénédiction si nous choisissons celle-ci au lieu de la subir. Vous avez dit: choisir? Oui, choisir: organiser cette solitude pour d’innombrables rendez-vous amoureux – avec le Christ! Quelle est bonne la solitude où je peux – enfin – en coeur à coeur avec Jésus – lui parler, lui dire tout mon amour: Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, notre Dieu, pardonne-moi, aide-moi, réjouis-moi par ta présence, illumine-moi par ton saint Esprit! Seigneur Jésus, sauve ton monde, tous ceux qui ne croient pas en toi, les bons et les méchants, sauve-les ! Nous meublerons notre solitude par la prière pour nous-mêmes, pour nos proches et pour le monde. Bienheureuse solitude! Sans elle, pas de prière! Pas de rencontre divino humaine! Pas de mystique or, la mystique, c’est la vie, c’est la connaissance, c’est l’immortalité vécue dès ici-bas dans la mortalité.

Habiter la solitude

Faisons face à la solitude avec la prière au Nom de Jésus et en elle se transfigurera notre isolement. La solitude de la souffrance peut être transfigurée en souffrir-avec ou “compassion”; l’isolement dans la bonheur ou le plaisir peut être transfigure en bonheur ensemble ou eucharistie! “Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur!” La prière solitaire elle-même – et non isolée – est transfigurée par la prière liturgique en prière personnelle, prière de communion trinitaire.

Habitons notre solitude, faisons-y habiter le Christ par la prière. C’est Lui qui, à son tour, nous inspirera de trouver les moyens d’une vie communautaire et collégiale. Notre solitude, étant habitée, rayonnera à l’extérieur en joie, en amour, en convivialité. Elle deviendra un aimant pour tous ceux qui sont seuls.

Essayons d’accueillir le Seigneur dans la solitude, ou de l’y trouver s’il est vrai qu’Il s’y trouve déjà, avant même que je me sois mis à sa recherche. Qu’Il soit le Seigneur de ma solitude et l’ami de ma vie…