Discerner –
La question que vous posez est très délicate. Selon le contexte de votre entretien, ou de votre confession, avec ce prêtre, celui-ci a peut-être cru devoir vous poser ces questions. Le fait que vous les ressentiez comme indiscrètes suggère qu’elles étaient étrangères au contexte mentionné.
Confession ou entretien
En principe, le père spirituel ne pose pas de questions, sauf si vraiment la personne est désemparée, ne sachant pas quoi dire, etc. Il est là essentiellement pour écouter la personne en priant pour elle et pour ses propres péchés à lui, surtout si c’est le cas de la confession. Dans le cas d’un entretien spirituel – demande de conseil, etc. – c’est un peu différent. Le prêtre peut être amené à interroger, afin de mieux conseiller, et afin d’aider la personne à formuler, de façon satisfaisante pour elle, et dans l’Esprit saint, sa question, sa souffrance, sa préoccupation – ou sa joie!
Prier pour le confesseur
Les Anciens, comme saint Syméon le Nouveau Théologien, conseillaient de prier pour son père spirituel avant de le rencontrer, afin qu’il parle selon le saint Esprit. Peut-être pourriez-vous faire cette expérience: avant le rendez-vous que vous avez sollicité, priez pour ce prêtre, dont le saint ministère est un sacrement objectif, en disant à Dieu, par exemple: “Seigneur Jésus Christ notre Dieu, inspire et guide ton serviteur notre prêtre N… afin qu’il me dise ta volonté pour mon Salut!” Le moment de la confession ou de l’entretien spirituel dépasse le cadre d’un échange psychologique. Il est de l’ordre charismatique, puisque nous attendons du Seigneur qu’Il accomplisse le miracle du pardon. Nous attendons également qu’Il parle par la bouche de son ministre.
La foi peut vaciller
Ce que vous traversez est douloureux et met en péril votre foi, non dans le Christ Dieu, bien sûr, mais dans son Eglise et dans ses prêtres. Bien des chrétiens ont été blessés, quelquefois pour longtemps, par une maladresse, un manque de sagesse ou d’expérience, de la part de prêtres. C’est pour cette raison que, dans l’Église orthodoxe, tous les prêtres ne confessent pas, mais seulement ceux qui, selon le discernement de l’Évêque, reçoivent la bénédiction pour être un « père spirituel », c’est-à-dire un confesseur. Selon l’enseignement des saints Pères, les faiblesses et les péchés personnels des prêtres ou des évêques n’altèrent pas la grâce du sacerdoce qui leur est confiée. Toutefois, la sainteté des pères spirituels et une expérience véritable de leur part, sont hautement souhaitées. C’est pourquoi nous pouvons prier pour que le Seigneur sanctifie, protège, pardonne ses prêtres et les garde dans la vraie foi et la vraie expérience du saint Esprit.