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J’ai blessé quelqu’un : puis-je communier ?

CHRIST 2019-12

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Dieu aime toutes les créatures –

La sainte Communion, la sainte Eucharistie, est la seule expérience totalement inclusive que nous pouvons faire. Nous communions à l’amour inconditionnel et illimité qui est celui du Père et que manifeste le Fils par le saint Esprit. Nous communions au Corps et au Sang du Dieu Homme qui est toujours en train de donner sa vie pour chaque personne humaine, depuis le commencement des siècles et jusqu’à la fin des temps. Nous communions également à la totalité de la Création visible et invisible, présentée dans le pain et le vin en lesquels le Seigneur se reconnaît. La communion est un  moment absolument universel du point de vue humain et du point de vue cosmique.

L’opacité du péché

Ainsi, la moindre ombre entre le prochain et moi, entre une créature, ange, animal, végétal ou minéral, et moi, est une opacité qui se forme entre moi et le Créateur et Sauveur de tous et de tout. Or, il existe une cohérence eucharistique, la cohérence même de l’amour divin qui brille comme un soleil sur toutes les créatures, humaines et autres. Le péché est le nom donné à ce qui nous sépare de Dieu et des hommes et de toutes les créatures. Il existe des péchés dans le domaine écologique, quand les créatures sont traitées comme des objets. Le péché blesse l’amour et, à terme, le met en Croix. Il est incompatible avec le mystère de l’amour sacrificiel de Dieu auquel nous communions dans l’Eucharistie.

L’injonction du Seigneur

Le Christ dit: avant d’apporter ton offrande, va te réconcilier avec la personne que tu as pu offenser (Matt 5, 23 ; Marc 11, 25). C’est le seul précepte que donne notre Maître à ce sujet, mais il est incontournable. Quelquefois, nous ne savons pas que quelqu’un nous en veut ; si nous l’apprenons par un tiers par exemple, empressons-nous de demander pardon à cette personne. Quelquefois nous en sommes conscients : il est d’autant plus facile de délier cette personne et de nous délier nous-mêmes à son égard par le pardon. A noter que le Christ parle ici du « frère », non du « prochain », mais le précepte peut être élargi aux êtres humains que nous rencontrons dans la société civile, par exemple au travail. L’amour du Christ se déverse sur tous, qu’ils croient en lui ou qu’ils ne croient pas encore.

Le ressentiment

Un autre cas est celui où nous en voulons nous-mêmes à quelqu’un, que ce soit un frère (membre de l’Église) ou un prochain (toute personne de notre entourage). Nous ne pouvons pas venir communier en ayant du ressentiment dans le cœur, sous peine d’une extraordinaire incohérence. Notre tâche est ici de purifier notre cœur, comment ? – par le repentir, par la confession de notre faute, par la prière de louange ou de bénédiction pour cette personne que nous n’aimons pas encore. Comment pouvons-nous détester quelqu’un que le Seigneur aime ? Au contraire, nous pouvons acquérir ce même amour pour un frère ou un prochain que nous n’aimions pas ou même que nous détestions.

La pénitence

Dans les deux cas, abstenons-nous de la communion le temps indispensable pour gagner la faveur de notre frère ou pour changer notre cœur à son égard. Mettons-nous au rang des pénitents. Il serait terrible de « communier pour notre condamnation » ! Jeûnons de notre mieux. Prions, à l’aide des prières que nous trouvons dans nos livres (Livre de prière orthodoxe, Paraclitique selon les huit tons) et par la lecture continue des psaumes. Dans le cas d’un prêtre ou d’un diacre, la situation est la même : continuer à célébrer quand on en veut à quelqu’un ou que quelqu’un nous déteste nuit considérablement à la célébration eucharistique car celle-ci ne supporte pas l’incohérence. Le prêtre ou le diacre fera bien dans ce cas de demander à son évêque la bénédiction pour s’abstenir de célébrer, le temps de gagner la réconciliation. Mais, si l’évêque le lui demande, il officiera par seule obéissance. En tout cas, c’est avec une crainte accrue qu’il s’approchera du saint autel.

Que faire encore ?

Si la personne que vous avez blessée tarde à vous pardonner ; si elle refuse même de vous rencontrer ; si vous l’avez déjà suppliée avec larmes, vous pouvez en tout cas jeûner et prier en disant par exemple : « Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, rends-moi digne de ton serviteur N… Seigneur Jésus-Christ notre Dieu, rends-moi digne de son indulgence et de son pardon ! » Le Seigneur vous exaucera mais Il ne voudra jamais contraindre cette personne à vous pardonner : vous êtes limité par sa liberté. Que faire, pour ne pas rester sans communier jusqu’à la fin de notre vie ? Écrivez à cette personne en sollicitant son pardon. Écrivez-lui trois fois ; si elle persiste dans son attitude, c’est entre elle et le Christ ; demandez alors la bénédiction à votre confesseur pour communier.

(a.p. Marc-Antoine)