” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

Je ne fais aucun progrès !

Moise

Partagez :

Un programme biblique –

La notion de progrès vient de la Bible. Elle concerne l’humanité et l’individu. En modelant la première humanité, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image et pour notre ressemblance ». Le progrès et l’évolution sont définis comme une sanctification progressive. Ce processus providentiel a été interrompu par la désobéissance adamique. L’humanité et l’individu ne se développent pas de façon naturelle, comme le prouve l’existence de la souffrance et de la mort.

Les justes et les sages

Selon nos pères dans la foi, le sceau de l’image divine n’a pas été altéré en l’homme par le péché. La capacité de ressembler à Dieu a été diminuée ; de façon douloureusement universelle, c’est plutôt la caricature de la divinité qui a prévalu, sous l’instigation du Malin qui « singe Dieu » et propose à l’homme toutes sortes de contrefaçons du progrès. Toutefois, l’histoire de l’humanité montre que la possibilité d’évoluer reste une donnée permanente. Des justes comme Abraham, Moïse, la Mère de Dieu surtout, prouvent que l’être humain a conservé la liberté de choisir la volonté de Dieu et de la mettre en pratique. Des sages (Socrate, Bouddha, Lao Tseu, etc.) ont, dans toutes les cultures, montré que l’homme peut faire le bien. Et, dans l’ordre de la civilisation, en dépit des atrocités qui contrecarrent l’évolution naturelle proposée par Dieu, des fruits magnifiques ont été portés à toutes les époques. Mais ces progrès individuels ou collectifs n’ont jamais atteint la stature du Christ.

La perfection de l’Homme

Le Christ est Dieu parfait et Homme parfait. Dans sa perfection humaine Il montre l’accomplissement de toute évolution humaine, sur le plan individuel comme sur le plan collectif. Il montre, notamment, le passage de la vie purement individuelle à la vie personnelle ([1]), et le passage de la collectivité à la communauté ([2]) à l’image de la sainte Trinité. Selon cette perfection, chacun de nous mesure sa propre évolution. Dire « je ne progresse pas » procède du constat que je suis loin de la perfection humaine du Christ Dieu. Nous vénérons la sainte icône de celui-ci et rendons ainsi hommage à ce qui est le but de toute vie humaine : ressembler au modèle à l’image duquel nous avons été modelés. Nous croyons que cette ressemblance est possible par la grâce du saint baptême qui agit en nous.

Je ne progresse pas !

Nous ne nous voyons pas si facilement progresser. Nous envisageons souvent un progrès purement moral. En fait, pour jouir de la ressemblance, nous sommes appelés à une véritable mutation, la conversion proposée au début du saint Évangile : retournement de la conscience, changement des pensées, conversion de l’esprit. D’une part, le progrès se manifeste à l’extérieur, sans que la personne concernée en soit consciente : l’entourage voit les fruits que nous portons – douceur, discernement, chasteté, absence de colère, sobriété, amabilité, compassion, patience, bienveillance, joie, amour, humilité surtout (cf. Col. 1, 10). Et celui ou celle qui est humble ne le sait pas ! Celui ou celle en qui Dieu se glorifie n’en est pas toujours conscient, sauf les saints qui, comme Moïse, voilaient la lumière de leur visage.

On progresse négativement

Un autre progrès est intérieur. Le premier est positif : celui-ci est négatif. Il consiste à voir de plus en plus son péché, en exaucement à la prière que nous adressons au Seigneur : « donne-moi de voir mes fautes ! » Celui qui se voit de plus en plus pécheur est sur la bonne voie ! Cela ne veut pas dire qu’il empire : mais la lumière de la miséricorde progresse dans sa propre conscience, comme une torche qui éclaire les recoins d’une cave. Cette évolution négative, mais non décourageante pour autant, culmine, par la grâce de l’Esprit, dans le repentir. Un simple constat mental des fautes laisse alors place à une douloureuse conscience du mal qu’on a pensé, dit ou fait. Le repentir peut devenir une véritable haine du péché et produire des larmes : certains saints voilent leur visage ruisselant. Seul celui qui reçoit de l’Esprit la haine du péché peut en être purifié définitivement. Aussi demandons-nous souvent à Dieu « la grâce d’un repentir véritable ». Le Christ, dans son innocence pourtant absolue, nous a montré la voie du repentir en versant des larmes de sang pour les péchés du monde qu’Il prenait sur lui comme les siens

Le progrès vers la sainteté, ou ressemblance à Dieu, se fait donc par deux voies. Avance, toi aussi, et progresse, afin de maintenir stable le nombre des saints dans l’Église et dans le monde !

(a.p. Marc-Antoine)
> icône de Moïse

[1] Individu : portion la plus petite de la nature humaine, souvent isolée ; personne : identité unique qui inclut toute la nature et qui est en communion avec toutes les autres personnes

[2] Une communauté unit des personnes. Une collectivité rassemble des individus souvent sans nom.