Un mot répulsif –
Encore un mot qui fâche, aujourd’hui ! Notre civilisation consumériste est hyper érotisée. Le disciple du Christ est appelé à vivre librement. Le Carême est un temps pour se déconditionner, se désintoxiquer et retrouver un regard autonome vers l’horizon divin de cette vie et de celle qui vient. Nous apprenons à considérer autrui pour lui-même. C’est la première demande de la prière de saint Éphrem le Syrien.
Le charisme de la chasteté
La chasteté n’est pas une vertu obtenue par la contrainte. Ce qui est contrainte n’est pas vertu. Elle n’est pas une obligation. Elle n’est pas la privation d’un bien. Elle n’est pas une mutilation de la personnalité et une amputation des sources de la vie. Elle n’est pas un moins : elle est un plus. Elle est la vocation de suivre en tout par amour le Dieu Homme dans son humanité divinisée.
La chasteté comme liberté
Suivant l’exemple du Sauveur Jésus Christ et de ses disciples, la chasteté est essentiellement une liberté. Le mot vertu, si difficile à utiliser, veut dire puissance et énergie. Le mot charisme veut dire grâce. L’un et l’autre de ces termes se rapportent aux énergies divines et incréées, à la grâce incréée que communique le saint Esprit à ceux qui, en toute liberté, veulent suivre notre Sauveur le Maître de Nazareth.
La divine chasteté
Dieu seul est chaste. La chasteté est un amour sans convoitise. Un amour qui ne cherche ni à jouir d’autrui par le pouvoir ou par les sens, ni à se réaliser en autrui par la fécondité ou l’influence, ni à être le moyen de la jouissance d’autrui. Chaste est l’amour qui aime autrui pour lui-même sans rien chercher à lui imposer. Chaste est l’amour souverainement libre, souverainement respectueux de la liberté d’autrui. Il aime autrui, ni pour ses qualités ni malgré ses défauts : il l’aime pour lui-même, pour sa personne ; il s’émerveille de lui et d’elle et il est prêt à donner sa vie pour eux. Libre de toute séduction, il est libre d’être ou de ne pas être aimé.
(a.p. M.-A. Cf. Jean Climaque, Échelle, 15) – 04/04/21
