« Il mérite la mort ! » –
Il est des chrétiens favorables à l’exécution capitale. Être disciple du Christ n’est pas si facile… Historiquement, une sanction légale tendait à mettre un terme aux exécutions arbitraires, aux lynchages furieux, à l’exercice individuel ou collectif de la vengeance. De nombreux textes bibliques prescrivent la mort pour des crimes précis (Lv 20, 2 ; 20, 9 ; 20, 10 ; 20, 13, etc.). Dans la plupart des pays, la peine de mort a existé jusqu’à peu ou existe encore, des chrétiens pensant que c’est juste et que Dieu le tolère ou le veut.
« Tu ne tueras pas ! »
Toutefois, un des dix commandements donnés, avant son Incarnation, par le Fils de Dieu, interdit de tuer. La mise à mort, sanction peut-être inévitable dans certains contextes, est promise à disparaître (futur grammatical du commandement). Ainsi, l’abolition par un État de la peine de mort peut être considérée comme un progrès notable dans l’accomplissement de la volonté de Dieu. De grands écrivains, comme Victor Hugo (Les derniers jours d’un condamné), luttèrent pour la suppression d’un châtiment jugé incompatible avec la dignité humaine.
« Je ne te condamne pas ! »
Après son incarnation, le même Fils unique et Verbe de Dieu, étant la Pensée divine en personne (le Logos), a dévoilé toute la profondeur de la sagesse du Père. Il est intervenu directement pour que la loi qui prescrivait de mettre à mort ne fût pas appliquée (Jn 8, 1-11) ; Il s’est interposé entre l’accusé et les accusateurs, renvoyant ces derniers à leur propre péché. Bien plus, Il s’est identifié avec la victime, Il a voulu être jugé, condamné (« il mérite la mort ! ») et exécuté comme un malfaiteur sur la Croix.
« Pardonne-leur ! »
La foi chrétienne voit dans tout condamné la présence mystérieuse du Christ souffrant. Elle tend à s’assimiler le comportement divin qui, au lieu de réclamer pour le criminel le châtiment mérité, se substitue au condamné. Les saints ont préféré être tués plutôt que de tuer. Bien plus, ils ont manifesté en eux-mêmes le sceau de la vérité divine : l’amour pour l’ennemi. Ils ont, à l’image et à la ressemblance de Dieu, intercédé pour leurs bourreaux (« ils ne savent pas ce qu’ils font ») et se tourmentaient en pensant à leur Salut. Dieu, comme dit la prière, veut, « non la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ». Un beau film, La dernière marche, illustre, pour notre époque, cet esprit profondément chrétien.
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