La Bienheureuse et Pieuse sainte Parascève naquit dans un village de la région de Thrace, nommé Epibata. Les parents de la sainte étaient aisés et de condition noble. Plus noble encore était leur dévotion et la droiture de leur vie. Ainsi, sainte Parascève naquit de parents chrétiens orthodoxes, renaquit ensuite en Christ des fonts baptismaux et reçut de ses parents les enseignements pour une vie agréable à Dieu.
Elle accompagnait souvent sa mère à l’église de Notre Dame la Très Sainte Mère de Dieu et, une fois, lorsqu’elle avait dix ans, elle entendit ces divines paroles : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il Me suive ». Elle se sentit transfigurée par ces paroles et, en sortant de l’église, elle échangea, à l’insu de sa mère, ses beaux habits avec ceux d’un nécessiteux qu’elle rencontra. De retour à la maison, ses parents, effrayés de la voir vêtue des habits du pauvre homme auquel elle avait donné les siens, lui donnèrent une correction. Mais elle continua à montrer la même générosité aux pauvres en leur donnant ses habits à maintes et maintes reprises, malgré les disputes et les punitions que ses parents lui infligeaient. Ces épreuves, qu’elle vivait dans la maison de ses parents étaient le préambule d’une vie et d’une voie qui dépassent la simple condition humaine. Le désir grandissant de suivre le Christ la poussa à quitter la maison familiale pour aller à Constantinople où elle écouta pieusement les enseignements des moines et des moniales. Suivant leurs conseils, elle quitta la capitale pour se diriger vers l’Héraclée Pontique. Ses pas furent guidés vers un couvent dédié à la Très Sainte Mère de Dieu où elle vécut pendant cinq ans dans la prière l’humilité et en s’imposant de grandes austérités. Elle obtint ainsi la paix de l’âme et la pureté du cœur.
Un des ses vœux les plus chers était de partir en Terre Sainte et elle priait souvent le Seigneur et Sa Très Sainte Mère pour le lui exaucer. Ses prières furent entendues et elle arriva à Jérusalem, ses pieds foulant le même sol qu’avait foulé le Seigneur Jésus Christ notre Sauveur. Après avoir vu Jérusalem, elle se retira dans un monastère de sœurs vivant en ermites où elle continua sa vie ascétique. Les mots ne suffisent pas pour décrire les austérités qu’elle entreprit et qui lui donnèrent la pureté d’âme pour vaincre les tentations que le Malin lui envoyait ; elle ne buvait qu’un peu d’eau de source, elle dormait sur natte, elle portait des haillons, mais ses lèvres chantaient toujours louange, ses yeux étaient toujours remplis de larmes et sa pensée s’élevait toujours vers les cieux.
Lorsqu’elle eut 25 ans, un ange lui dit en rêve de quitter le monastère pour retourner dans sa patrie. Elle obéit et quitta le désert le cœur lourd. Pour son retour dans le monde elle demanda réconfort en priant devant l’icône de la Très Sainte Mère de Dieu dans l’église de Vlacherna. Elle alla d’abord à Constantinople, puis à Epibata, la ville qui la vit naître. Ici, deux ans durant elle nourrit son âme de prières incessantes, puis elle la remit à Dieu. On l’enterra sans savoir qui elle était, mais le Seigneur voulait la glorifier et révéla miraculeusement celle qui avait vécu si agréablement à Ses yeux.
Un certain temps après, un homme qui avait gaspillé sa vie en assouvissant des plaisirs passagers, mourut et fut enterré à côté de la Sainte. Mais, ne pouvant pas sentir l’odeur du péché qui dégageait de cet homme, elle se montra en rêve à deux chrétiens leur demandant de l’en éloigner. Alors, le peuple chrétien, comprenant qu’un trésor céleste gisait enterré non loin d’eux, se mirent à creuser. Au fur et à mesure qu’ils creusaient, l’air s’embaumait de célestes senteurs. Ils découvrirent son corps intact. S’émerveillant du miracle qui leur avait été donné de voir, ils se mirent à chanter à la gloire de Dieu et l’emmenèrent dans l’église des Saints-Apôtres.
Les mots sont faibles et insuffisants pour décrire tous les miracles qu’elle a faits par la grâce de Dieu. Des estropiés, des sourds, des mutilés et toutes sortes de malades furent guéris après avoir touché la châsse avec ses saintes reliques. Par la grâce de Jésus Christ, notre Seigneur qui l’a glorifiée, elle octroie ses bienfaits à tout le peuple des fidèles qui demandent avec foi, humilité et sincérité un remède à leurs douleurs.
Les saintes reliques de la bienheureuse sainte Parascève furent gardées environ deux cents ans dans l’église des Saints-Apôtres d’Épibata accomplissant beaucoup de miracles, mais, à cause des événements qui furent source de beaucoup de tourments et de chagrins dans les pays balkaniques, elles furent déplacées à plusieurs reprises. D’après ce que nous racontent les saints Euthyme et Raphael, saint Mélèce d’Athènes, et saint Dosithée, le patriarche de Jérusalem, elles furent d’abord emmenées d’Epibata à Târnovo, l’ancienne capitale des tsars bulgares, puis à Belgrade et ensuite à Constantinople.
Par la bienveillance du Seigneur, les reliques de la sainte furent ensuite déplacées de Constantinople à Iassy en Roumanie. En 1641, le Patriarcat de Constantinople se trouvant face à de grandes difficultés financières accepta l’aide de Vasile Lupu, le pieux prince régnant de la Moldavie et lui donna en échange la châsse avec les reliques de la sainte « afin qu’elle sanctifie et qu’elle bénisse ce pays (la Moldavie) ». Les reliques furent transportées par bateau jusqu’à Galati, puis à Iassy, où elles furent accueillies par le prince régnant en personne, par les métropolites et les archevêques de l’époque et par tout le peuple réuni. Elles furent déposées dans l’église du Monastère les Trois Saints Hiérarques où elles y restèrent jusqu’en 1884 où on entreprit à rénover l’église. La châsse fut donc déplacée dans une chapelle en attendant d’être remise à sa place à la fin des travaux. Le 26 décembre, à la fin des vêpres, un cierge resté allumé provoqua un incendie. La châsse fut consumée par le feu, mais les saintes reliques restèrent intactes. Voilà un autre miracle de la sainte ! Ce miracle fut consigné dans les procès verbaux établis par les autorités de la ville de Iassy : le préfet Léon Negruzzi et le procureur général de l’époque. Les reliques de la sainte, récupérées des débris calcinés, on été placées dans la Cathédrale Métropolitaine de Iassy, où elles se trouvent encore aujourd’hui accomplissant miracle après miracle pour les fidèles qui courent demander l’intercession de la sainte.
La fête de la bienheureuse Parascève est célébrée le 14 octobre. Une multitude de croyants vont en pèlerinage à Iassy pour demander l’aide de la sainte ou pour la remercier pour les bienfaits qu’elle leur octroie par la grâce de Dieu.