” Le Christ est ressuscité ! ”                  ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”            ” Le Christ est ressuscité ! ”              ” Le Christ est ressuscité ! ”       

L’amour du prochain

saint Dumitru Staniloae

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Valeur infinie de l’homme –

[Au Jugement,] le Christ considèrera comme à son image ceux qui ont aimé les hommes comme Il les aime, ceux qui l’auront aimé dans les hommes, car c’est lui qui leur donne le pouvoir d’aimer. Il examinera dans quelle mesure nous nous sommes identifiés à lui, de même qu’Il s’identifia aux hommes. Le Christ, tout particulièrement, s’est identifié aux opprimés, et Il cherchera à voir dans quelle mesure nous avons su faire de même. Il déclare qu’à la félicité éternelle, à la communion éternelle avec Dieu et avec le prochain, seul parviendra celui qui aura quitté cette vie ici-bas en tension vers cette communion, celui qui aura su reconnaître en son prochain opprimé une valeur infinie ; reconnaître en lui le reflet de la profondeur insondable de Dieu ; celui qui aura su honorer cette profondeur et chercher à la protéger des humiliations et de l’indifférence des autres, du monde défiguré par le péché, l’ignorance et la corruption.

Voir Dieu en l’homme

Qui aime véritablement son prochain voit indirectement celui qui le transcende ;celui-là voit Dieu dans lequel tout   homme trouve la source et le fondement de sa puissance de connaissance  et d’amour. Il aime alors l’homme en tant qu’homme, celui qui aime les opprimés et les oubliés ; à lui, la valeur suprême de l’homme a été révélée. Celui qui n’accorde son attention qu’à ceux qui ont de bonnes situations les respecte, non parce qu’ils sont des hommes, mais en raison d’un intérêt propre ; il n’aime pas l’homme en tant que tel, au contraire de celui qui s’abaisse avec amour vers son prochain opprimé et en mauvaise posture.

Le Christ dans le pauvre

D’autre part, l’homme opprimé découvre, illuminé par l’attention de son prochain, son humanité profonde et, par conséquent, Dieu qui l’habite. Les autres se complaisent dans les honneurs qui leur sont distribués, et par là dissimulent l’humanité authentique ; ils dissimulent Dieu en eux, et ne réalisent pas la communion. Ensuite, dans l’homme qui appelle, sans voix, mais avec sincérité, à l’aide, dans son regard brûlant de douleur, c’est le Christ qui crie ou qui regarde avec pénétration le cœur du prochain, car la douleur, en tant que sensibilité proprement humaine, est le moyen le plus adéquat pour Dieu de se révéler : Dieu cherche à éveiller une sensibilité proprement humaine. Les affligés et les endeuillés sont présentés par le Christ pour nous aider à nous éveiller et à entrer en relation avec lui.

C’est donc tout particulièrement dans cet abaissement avec amour vers l’affligé que nous parvenons à voir Dieu avec clarté, à goûter les profondeurs divines qui viennent, depuis le Royaume, par le regard de notre prochain. Celui qui a su, par des actes d’amour, ouvrir une lucarne sur l’infini spirituel qui apparaît dans toute sa splendeur dans la communion avec l’affligé, celui-là verra devant lui, au Jugement dernier, l’univers spirituel infini.

Aimer comme Dieu aime

Qui aime les affligés aime le Seigneur, qui s’est humilié comme le dernier des hommes ; il agit pour le Seigneur, ou le Seigneur agit à travers lui. Dieu s’est fait homme afin de pouvoir être lui-même aimé comme un homme, et Il montre par son exemple la manière dont chacun doit d’aimer son prochain. Il désire que nous l’aimions comme un homme, et nous montre comment il nous faut l’aimer. Il initie une relation d’amour avec nous, et se rend lui-même destinataire et sujet humain de l’amour. Il affermit notre amour, et, par l’intermédiaire du regard de l’affligé, Il nous enjoint d’aimer ; Il nous donne le pouvoir d’aimer le prochain autant que lui, qui l’aime de façon exemplaire. Il facilite notre propension à aimer, Il éveille la miséricorde qu’Il a mise dans notre être […]

Peut-être ne voyons-nous pas encore le Christ en notre prochain, ou notre prochain en Christ. Pour le moment, la foi seule nous enseigne cela. Mais ce fait nous sera révélé au Jugement dernier. En Christ nous verrons le visage de chaque homme ; en chacun, nous verrons un rayon émanant du visage du Christ. Nous verrons alors que, n’ayant aimé aucun homme, nous n’avons pas aimé le Christ, ni n’avons laissé le Christ aimer à travers nous. »

Saint Dumitru le Confesseur, Théologie Dogmatique Orthodoxe, vol. 3,  trad. française à paraître aux éd. du Cerf, p. 342.
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