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L’avenir du christianisme en France

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La mondialisation du religieux –

« Premier phénomène : alors qu’auparavant il existait des territoires très marqués avec des liens entre pays et religion, la mondialisation a entraîné la mixité dans les pays, avec des chrétiens en Asie et des musulmans en Europe, par exemple.

Le deuxième phénomène concerne la déseuropéanisation du christianisme : le poids de l’Europe dans le monde chrétien est passé de 66% à 26% en 30 ans.

L’état religieux de la France

[…] La religion majoritaire devient un phénomène minoritaire ! Mais attention, sans religion ne veut pas dire sans croyance : il faut tenir compte des laïcs intransigeants.

On note par ailleurs une progression des autres religions :

• En 1981 : 3% des Français s’identifiaient à d’autres religions

• En 2008 : 9% (7% pour les musulmans et une progression des protestants évangéliques)

On note aussi un plus grand pluralisme des orientations religieuses […]

On passe d’une religion par héritage à une religion par choix, les croyants sont devenus des non-conformistes. Le choix devenant volontaire mais minoritaire, les groupes religieux gagnent en qualité ce qu’ils perdent en quantité. Par exemple, le nombre de baptêmes d’enfants diminue alors qu’augmente celui des baptêmes d’adultes.

On constate également un ébranlement de l’encadrement institutionnel et culturel de la religiosité au profit du règne du ‘faites vous-mêmes’, on adhère à un groupe religieux, non en référence à une doctrine, mais parce que ‘cela vous fait du bien’ !

Paradoxalement, l’intérêt des Français pour le fait religieux n’a jamais été aussi important, ainsi qu’en attestent le succès de la revue ‘Le monde des religions’, le nombre d’étudiants en master de religions, l’audience des émissions à thèmes religieux, le succès des livres sur le Dalaï Lama ou Benoît XVI… il y a une fascination pour les ‘héros des religions’, un désir de s’identifier à un héros du croire.

Le religieux fait son retour dans le débat public : construction de lieux de culte, dérives sectaires, caricatures, carrés juifs ou musulmans dans les cimetières…

On assiste enfin à une réactivation de courants intransigeants avec des phénomènes intégristes, traditionalistes, fondamentalistes…

Tendances et perspectives

La perte de pouvoir des institutions religieuses sur les individus et la société constitue un fait, c’est aussi une chance car c’est la condition de la liberté.

Face au défi de la perte de la spiritualité il faut réactualiser sa présence en développant des ressources d’action, de conviction, d’espérance, ce qui entraîne un défi éducatif.

Dans les années 70, on a assisté à un aggiornamento [de certaines] Églises : un enfouissement dans la sécularité.

Aujourd’hui nous sommes à l’époque de la fierté identitaire, il faut affirmer son identité, ce qui est positif en ce sens où ‘pour agir il faut avoir une identité’, comme dit Paul Ricoeur, mais ce qui comporte un risque de crispation, d’enfermement.

Ce tournant est en train d’être pris : il faut exprimer tranquillement son identité dans un espace public sécularisé, il faut être visible, et cela passe par la qualité des personnes et de la réflexion

Comment tirer parti de tout cela… ?

Il faut affirmer sur la place publique que c’est en tant que chrétiens que nous luttons contre la torture [ou contre tout ce qui déshumanise l’Homme], que c’est le ressort de notre foi chrétienne qui motive notre combat.

Pour ce faire, il faut trouver les mots, les images, les supports pour s’exprimer dans un monde de l’image.

Il y a toujours du religieux et du sentiment religieux dans la société, mais autrement. Le défi de l’inter-religieux, de l’inter-confessionnel, doit nous amener à tirer parti des ressources convictionnelles de chacun pour interagir. »

(Extraits de la synthèse d’une conférence de Jean-Paul Willaime, Directeur d’Études à l’École Pratique des Hautes Études, membre du groupe Sociétés, Religions, Laïcités (UMR EPHE-CNRS) et de l’Institut Européen en Science des Religions / ACAT, Trait d’Union n° 42 – juin 2013, p. 2 et 3).

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