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Le jeûne, pour quoi faire ?

Evangile orthodoxe

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Libérer la liberté –

Ni une privation, ni une frustration, ni une obligation, le jeûne, pendant le Carême de Noël, comme pendant les autres jours ou périodes d’abstinence, tend à libérer la liberté. Celle-ci est souvent captive de nos passions, de nos péchés, du consumérisme ambiant, et de l’amour immodéré que nous avons pour nous-mêmes !

Ce que tu manges…

Le jeûne ou l’abstinence sont un changement de régime. L’homme devient ce qui le nourrit. En se nourrissant de la parole de Dieu, il s’assimile à elle ; il se l’approprie, surtout s’il la mémorise. Apprendre par cœur des psaumes ou des passages du saint Évangile peut être une très bonne méthode pour les périodes de jeûne. Que notre appétit, notre soif, notre gourmandise trouvent à se satisfaire dans la Parole ! Que celle-ci soit notre miel et notre sucre ! Nourrissons-nous de Dieu et nous devenons ce qu’Il est sans pour autant devenir qui Il est ! L’alimentation divine contribue à la déification par grâce.

Écoute et assimilation

Lisons en écoutant la Parole. Lisons à mi-voix ou à haute voix. Surtout, participons aux offices liturgiques sous une forme ou une autre. Le jeûne consiste à se purifier pour la Parole. Rappelons-nous la parabole du Semeur : le jeûne et l’abstinence, ainsi que le repentir et l’aveu de nos péchés, ameublissent le sol pierreux de notre cœur. Ils nous rendent capables d’écouter la Parole, de la recevoir, de l’assimiler, de la mémoriser et, ensuite, de la restituer sous forme de pensées, de paroles et d’actions divines. Pour cette raison, le jeûne est étroitement associé à la célébration liturgique puisqu’il favorise l’écoute.

Jeûne et obéissance

Maintenant, le jeûne, pour être fructueux, ne dépend pas de notre caprice ou de notre prétention à être des espèces de héros ascétiques ! Redoutable et nuisible est le jeûne accompli par volonté propre : à cause de la frustration, il peut rendre le cœur plus dur encore qu’il n’était, faire de nous des orgueilleux, juges de tous et méprisants à l’égard d’autrui. L’obéissance est la mère du jeûne : nous suivons la tradition de l’Église, pour être unis à tous ceux qui ont été et qui sont agréables à Dieu ; et nous faisons alliance avec notre père spirituel de façon à jeûner à la mesure actuelle de nos forces et de notre foi. Le jeûne alors engendre la paix, l’humilité, la douceur, la simplicité et cette liberté de recevoir la Parole dont nous parlons.

Jeûne et peur de la mort

Un aspect important du jeûne et de l’abstinence alimentaire ou sexuel est la victoire sur la mort et le pouvoir qu’elle exerce sur nous. Le jeûne dissous la peur de la mort, parce qu’il l’affronte directement avec l’arme de la foi. Celui ou celle qui jeûne brave la mort et lui dit qu’il n’a pas peur d’elle. C’est particulièrement important pendant le carême de Noël où le souvenir de la mort est très présent. Celui qui jeûne détruit le pouvoir de la mort. C’est pourquoi le Nouvel Adam, le Seigneur Jésus, commença sa Pâque, sa lutte victorieuse contre la mort et son pouvoir, par un jeûne de quarante jours dans le désert.

(a.p. Marc-Antoine – 17.11.2024)
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