La journée –
Annoncé depuis plusieurs mois, le pèlerinage de la paroisse orthodoxe de Louveciennes à Autun, sur les pas, peut-on dire, de saint Germain, a été conduit par Monseigneur Marc, évêque auxiliaire de l’Archevêché orthodoxe roumain d’Europe occidentale. Les fidèles, d’origine diverse, venaient de cette paroisse ainsi que d’autres communautés : paroisse de Grenoble (diacre Jean-Pierre Gérin), de Monbrison (Sylvie Pétureau), de Paris (prêtre Noël Tanazacq), de Lyon, de Clermont-Ferrand (prêtre Gérard Reynaud). La journée bénie a commencé par la célébration de la divine liturgie, précédée par le chant de l’acathiste à saint Germain, dans l’église de la commune de Saint-Pantaléon, banlieue d’Autun, non loin du village Saint-Symphorien, site de l’ancien monastère de saint Germain. Cet office en langue française a été rendu possible grâce à la bienveillance de l’évêque d’Autun, Monseigneur Benoît Rivière, et du prêtre de la Paroisse, Pascal Renty.
Visite guidée
À l’issue de la divine liturgie, le Conservateur des Antiquités et Objets d’Art de Saône-et-Loire, M. André Strasberg, a fait, sur le parvis de l’église, une présentation des principaux sites archéologiques intéressant notre pèlerinage aux temps mérovingiens. Ensuite, se sont déroulés les chapitres successifs de l’exploration – visite du site de l’ancien groupe cathédral Saint-Nazaire (lieu de notre sympathique pique-nique), visite des collections paléochrétiennes du Musée Rolin ainsi que des manuscrits, vue sur la porte Saint-André (cet apôtre est, nous l’avons appris, le patron des Bourguignons !), passage au faubourg Saint-Blaise, quartier de naissance de saint Germain, emplacement de l’ancienne chapelle Sainte-Anastasie (convertie en bâtiment d’octroi), visite de l’ancienne abbaye Saint-Symphorien (site, bâtiments conventuels des 15ème et 18ème siècles).
Les Lettres
Le plus extraordinaire a été, au musée Rolin, de voir de nos propres yeux des manuscrits de saint Germain de Paris datant du Haut Moyen Âge : les fameuses Lettres où est décrite une bonne partie des usages liturgiques gallo-romains pratiqués à l’époque en Bourgogne. Ces Lettres décrivent notamment le chant du Trisagion, la grande procession qui encadre la lecture solennelle du saint Évangile et le canon eucharistique. Et on a pu vénérer également un sarcophage ancien ainsi qu’une belle pierre d’autel sur laquelle saint Germain a pu offrir le saint Sacrifice non sanglant. Il y avait encore une stèle délicatement gravée d’un Agneau. Ces véritables reliques – on aurait voulu, sans la vitre qui les protégeait, embrasser les manuscrits du Père occidental de l’Église – nous faisaient dépasser la seule archéologie, à la rencontre des racines locales de notre foi orthodoxe.