Pureté –
Dans toutes les religions anciennes, c’est la disposition requise pour s’approcher de ce qui est sacré.
Dans le judaïsme –
Dans la vie communautaire, sans rapport avec la moralité, c’est aptitude légale à participer au culte (Lv 11-16). Ainsi la propreté physique consiste à s’éloigner de ce qui est malpropre (immondices ; cadavres ; maladie : lèpre). Mais on se protège également contre le paganisme, les peuples comme les Cananéens sont impurs en raison de leur idolâtrie ; des animaux sont impurs : le porc, par exemple, associé au culte païen. En général, tout ce qui est saint, tout ce qui touche au culte doit être pur, d’où les rites de purification : lavage du corps et des vêtements, le sacrifice du bouc émissaire, les holocaustes. La communauté sainte doit être respectée : cela va de l’attention à la nourriture et au contact, à la discipline morale.
Est impur ce qui consiste dans une perte de la vie : le sang versé, ou la semence virile. Plus généralement, l’impureté concerne la confusion : du divin et de l’humain (idolâtrie), de l’humain et de l’animal (zoolâtrie), du masculin et du féminin (homosexualité).
Pureté morale
Pour les prophètes, les sacrifices n’ont de valeur qu’accompagnés de purification intérieure, du péché dont Dieu seul peut purifier (Ez 36, 25s ; Is 35, 8 ; 52, 2) ; pour les sages, la pureté des mains, du cœur, du front, de la prière, vont avec une conduite morale irréprochable (Jb 11, 4 ; 4, 17). Dans les psaumes, l’amour de Dieu se tourne vers ceux qui ont le cœur pur (Ps 73, 1 ; 50)
Dans l’Évangile
Les pratiques de pureté persistent dans le judaïsme du temps de Jésus (ablutions, Mt 7, 3 ; lavages, Mt 23, 25 ; fuite des pécheurs, Mc 2, 15 ; signalement des tombeaux, Mt 23, 27). Jésus fait observer certaines règles (Mc 1, 43), mais Il proclame que l’unique pureté est intérieure (Mc 7, 14-23 ; 1, 23 ; Lc 9, 42). Il se révèle aux « cœurs purs » (Mt 5, 8) ; Il purifie par sa parole celui qui l’accepte (Jn 15, 3). L’enseignement apostolique dépasse la division pur-impur (Ac 10, 15 ; Rm 14, 14). Le sacrifice non sanglant du Christ, actualisé dans le baptême et l’eucharistie, purifie les péchés (He 9 ; Ep 5, 26). Le chrétien est consacré au culte dans l’Esprit ; l’opposé de l’impureté, c’est la sainteté (1Th 4, 7).
L’œuvre sanctifiante du Christ : par l’Incarnation, le Fils de Dieu purifie et sanctifie la nature humaine ; il le fait pour la terre, en naissant dans la grotte et en reposant au tombeau ; pour l’eau, en étant baptisé ; pour l’enfer par sa mort ; pour le ciel par son exaltation ; pour le Temple en y étant présenté (2 fév.) ; pour la mémoire d’Israël et du monde entier par son baptême dans le Jourdain (6 jan.) : l’eau y est le symbole du temps, ainsi que de la mémoire et de la Tradition.