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L’encensoir dans le culte chrétien traditionnel

002 Encensement

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Importance du parfum –

L’encensoir est un des objets les plus utilisés dans le culte de l’Église orthodoxe, comme il l’était naguère dans la tradition occidentale latine. Il est lié, bien entendu, à l’importance du parfum dans la Bible. Celui-ci est utilisé constamment, par onction d’huiles odorantes ou par combustion de résines. Dans les deux cas, il s’agit de rendre hommage à une personne et de rejoindre, par le sens olfactif, une zone profonde de la sensibilité. On dit que ce sens touche de très près la mémoire or, tout, dans le culte biblique et chrétien, est au service de la mémorisation de la Parole.

L’offrande de l’encens

La fumée s’élève en offrande ; elle forme un nuage, et est censée être agréable à la personne divine ou humaine à laquelle elle est présentée. Dans la prière des chrétiens, l’encens, comme l’offrande de la lumière, accompagne toute prière, à l’église, à la maison, ou à l’extérieur. Un psaume chanté à vêpres dit bien « que ma prière s’élève comme l’encens devant toi comme le sacrifice vespéral » (140, 2.) Les fidèles offrent à la Divinité l’hommage de leur prière et c’est l’encens, dans son ascension vers les hauteurs, qui le montre très bien. Il est entendu que, plus savoureux encore que le parfum ou la lumière, le sacrifice qui est agréable à Dieu est l’offrande de notre amour pour lui et pour le prochain. Et nous pouvons exprimer notre adoration par toutes sortes de moyens.

Les objets liturgiques

Le brûle-parfum, sous une forme ou sous une autre, a donc une importance bien compréhensible. On utilise de petites cassolettes, des petits encensoirs portés à la main. À la maison, par exemple, la femme peut parfumer toute la maison chaque jour, à l’aide d’un objet très simple qui peut ressembler à un cendrier, ou bien être plus élaboré, quelquefois dans une matière recherchée. À l’église, pour le culte communautaire, on utilise, soit de petites cassolettes que l’on tient par une anse, soit, de façon plus solennelle, l’encensoir à chaînettes, souvent orné de clochettes. Le premier de ces objets est utilisé pour des offices modestes, comme l’Office royal; le second, pour des offices plus importants, comme vêpres, matines et la divine Liturgie. Les clochettes obligent à des mouvements très doux et très lents: leur léger tintement scande le geste d’oblation.

Le psaume lucernaire à vêpres

À vêpres, l’encensement se fait pendant le psaume du Lucernaire, déjà mentionné, autour de l’autel du sanctuaire où trône le saint Évangile, devant la table de préparation (ou prothèse), devant l’image du Christ qui est au fond de l’abside, celle de la Mère de Dieu et de l’évangéliste Jean ou du Précurseur, et pour tous les saints dont les images se trouvent sur les murs. Puis, le Prêtre ou le Diacre sort du sanctuaire par la porte Nord et encense à nouveau, sur le chancel ou l’iconostase, le Christ, la Mère de Dieu, le Précurseur, les saints patrons de l’église, et ensuite l’ensemble du pourtour de l’espace liturgique.

Hommage aux personnes

Il encense chaque saint en particulier et le prie; pendant ce temps, les fidèles se tournent avec lui vers les saints et les prient. Il encense ensuite les fidèles eux-mêmes, personne par personne si possible, le Christ et la Mère de Dieu à nouveau, et retourne dans le sanctuaire par la porte Sud. Il termine en encensant l’Évangile sur l’autel, la table de préparation et l’image du Christ au fond de l’abside. Un deuxième encensement a lieu, aux grandes Vêpres, au moment de l’entrée avec la lumière: les deux signes de notre amour pour Dieu, lumière et parfum sont alors associés, suivant la vénérable tradition juive.

Matines et divine Liturgie

À l’office de matines, un encensement identique a lieu après la préparation des saints Dons, pendant l’hymne de la Mère de Dieu. À la fin de la grande Doxologie, on encense le saint Évangile qui se trouve au milieu de l’église depuis la lecture du message de la Résurrection. Dans la divine Liturgie, ce même encensement se fait à plusieurs moments: avant la lecture du saint Évangile (pendant le chant de l’Alléluia) et avant la grande Entrée avec les saints Dons ; il se fait alors par les Portes saintes, parce qu’il est offert au Christ qui va franchir ces portes, en tant que Parole écrite ou en tant que Parole identifiée aux offrandes. En tout cas, l’encens est toujours offert à quelqu’un. L’encensement rend hommage à la personne, divine ou humaine.

L’encensoir

Ce bel instrument est souvent d’une matière précieuse et richement décoré. Les musées et les trésors des monastères et des cathédrales en offrent des collections impressionnantes. Il est généralement de forme circulaire, formant deux parties : une fixe où est déposé l’encens sur le charbon brûlant, et une autre, mobile, que l’on soulève avec une des chaînettes de façon à libérer le parfum. Ce sont de petits hémisphères ; quand ils se joignent, ils forment l’image de la Création et expriment l’universalité de la prière liturgique.

Le ciel et la terre

Plus rarement, on trouve des encensoirs qui approchent d’une forme carrée ou associent le cercle et l’angle droit, pour signifier la jonction du ciel et de la terre. L’élévation de l’encens porte ainsi une symbolique cosmique. On parfume, non seulement les personnes et l’espace, mais également certains objets, par exemple les voiles qui vont recouvrir le calice et la patène, sur lesquels le sacrifice non sanglant est offert par le Christ pour le Salut du monde.

(a.p. Marc-Antoine)